• 040

    Il paraissait déçu.

    Sevan arriva à ce moment là, en ouvrant la porte avec fracas.

    La porte coulissante tapa contre une fourche, qui tomba sur une selle, qui tomba sur un sceau qui ... vola je ne sais comment, sur la tête du prince.

    Heureusement celui-ci était vide.

    Le prince se retrouvait donc avachi contre le mur, avec un sceau sur la tête.

    Sevan s'avança vers lui :

    -Maître, tu vas bien ? C'est Roy qui t'a puni ? Les chapeaux comme les sceaux ne te vont vraiment pas !

    Ce petit était décidément une catastrophe ambulante ! Mais une drôle de catastrophe, qui me faisait bien rire.

    Les pègases se mirent à hénnir de concert. Riaient-ils aussi ?!

    Le prince retira le sceau, l'air boudeur.

    Il donna une pichenette sur le front de Sevan, puis se tourna vers moi :

    -Roy, si j'ai bien compris, tu as tout oublié ?

    -Plus ou moins.

    -C'est à dire ? fit-il en croisant les bras, l'air impatient.

    -J'ai encore certains souvenirs de mon ancien monde, même s'ils sont encore floue et vague. Mais de ce monde-ci, je ne me souviens de rien.

    Il parut réfléchir quelques secondes, puis déclara :

    -Très bien, alors recommeçons de zéro !

    Pas très certain de comprendre, j'hocha la tête, tandis que la princesse riait encore pour l'histoire du sceau.

    -Je suis le prince de ce pays, fils du Roi Arik, je suis Alfie Helni Aigead. Et celle qui se fiche de moi depuis tout à l'heure, c'est ma soeur jumelle, Alice.

    -Roy, enchanté.

    Mon manque de motivation était flagrant.

    Sevan se dirigea vers moi et me serra fort en m'enlaçant :

    -Alfie est méchant avec moiiii !

    J'avais bien compris qu'il se comportait en enfant gâté, devant son maître.

    Kean faisait-il pareil ?!

    Je lui tapota la tête, tandis que Kean le regardait, le regard mauvais.

    Je releva la tête, vers le prince :

    -Tu m'as dit être devenu pourfendeur ? Qu'est ce que c'est ?

    Il eut l'air de chercher comment répondre, puis se lança :

    -Un pourfendeur c'est... euh... une sorte de remplaçant des ramasseurs d'âmes ?

    Il ne connaissait apparemment pas son rôle.

    -Un pourfendeur est une personne ayant bravé un volcan, reçu une arme et prit sur lui d'être un pourfendeur. Cette mission est d'abattre les monstres, pour purifier les âmes souiller.

    Cette explication provenait de l'entré.

    Je me retourna pour voir Abriel, s'approchait.

    Celui-ci avait troquer sa longue tunique bleu marine, pour une tenu plus décontracté.

    Une chemise blanche et un pantalon gris.

    Cette tenue lui donnait une autre allure.

    -A quoi servent les ramasseurs alors ? demandai-je, intrigué.

    Il rit, puis m'expliqua patiemment :

    -C'est l'inverse de ce que tu penses. Autrefois, il y avait beaucoup de ramasseur, donc peu de monstre. Mais plus le temps passe, plus les ramasseurs se font rare. Nous avons donc mit le système des pourfendeur, en place.

    -Si je conclus bien, les pourfendeurs sont là pour assister les ramasseurs. J'ai bon ?

    -Exacte. Puisque tu es le seul, tu ne peux pas t'occuper de toutes les âmes. Les pourfendeurs sont là, pour diminuer le nombres de monstres.

    Je me tourna vers le prince qui hocha la tête :

    -Nous nous sommes rencontré il y a environ deux saisons. C'était sur le chemin du Volcan de l'air... avant que je prenne sur moi, de devenir pourfendeur.

    Abriel frappa des mains :

    -Vous discuterez de cela plus tard ! Choisissez le pégase que vous voulez monter ! Comme d'habitude, je vais prendre ce bon vieux Lan !

    Il se dirigea vers un grand pégase au pelage brun et vigoureux.

    Un pégase n'était qu'un cheval avec des ailes... étaient-ils considérer comme de la volaille ?!

    Le prince se dirigea vers un pégase au pelage beige, tandis que la princesse se rapprocha d'un pégase brun aux taches noir.

    J'hésita et me retourna vers celui qui m'avait enlever la capuche.

    Il était tout banc, du naseau aux sabots.

    -Me laisseras-tu te monter ? lui demandai-je, incertains.

    Le pégase me considéra fixement.

    -Tu devrais éviter celui-la, il n'aime personne ! s'exclama la princesse, en installant une selle sur sa monture.

    Pourtant, le pégase m'observait.

    Et je ne remarqua que maintenant, que tout les pégases avaient les yeux violets, tout comme le dragon.

    Mais les yeux de celui qui me fixait, était d'un violet plus claire, plus pâle.

    Il ne me paraissait pas agressif, seulement curieux.

    -Comprends-tu ce que je dis ?

    Il pencha la tete, puis fit un petit bruit, entre un hurlement de fille, ayant vu un cafard et une exclamation.

    Impatient, je croisa les bras.

    -Maître, ce pégase à l'air d'un idiot. Prenez-en un autre ! lança Kean.

    Plus le temps passait, plus son comportement changeait.

    Je me mis à sa hauteur et mis une main sur sa tête :

    -Kean qu'est-ce qui t'arrive, depuis ce matin ? Tu commences à devenir de plus en plus vulgaire, autant dans ton langage que dans ton comportement.

    Il me jeta un regard interrogateur, comme s'il réfléchissait à ce qu'il avait fait de mal.

    J'entendis des sabots s'approcher.
    Abriel était prêt, sur sa monture :

    -Roy, les armes provenants du sang sont spécial. Kean a dit que ton énergie était étrange depuis ce matin, le problème doit venir de là. Que t'est-il arrivé entre hier et aujourd'hui ?

    Je le releva, en croisant les bras.

    Les choses étranges avaient commencer hier soir, lors de ma première crise. Sevan était là, mais je ne ressentais aucune douleur, comme avec Kean. Avais-je fait cette crise, à cause de Léna ?!

    Après ça...

    Le pégase blanc mit sa tête sur mon épaule et colla sa joue contre la mienne.

    -Dis donc ! Tu ne vois pas que je suis en train de réfléchir ?! m'exclamais-je, agacé d'avoir été interrompus dans mes pensées.

    Le pégase continua tout de meme, puis se retira de mon épaule, pour mettre sa tête sur la mienne.

    -Tu as l'air de lui plaire... commenta Abriel. Alice, aide-le à mettre la selle !

    -Mais ce pégase est...

    -Je ne pense pas qu'il faut s'inquiéter. Il a l'air de vouloir accepter.

    La princesse s'approcha donc avec une selle, l'air hésitante.

    -Et donc, Roy ? As-tu une réponse ? continua t'il.

    -Hier soir, j'ai fait une crise, comme si une âme vivante était a proximité, c'était assez violent. Pourtant, il n'y avait que Kean et Sevan avec moi...

    -Sevan ? s'exclama le prince, en se tournant vers l'interesser, qu'il venait de faire monter sur son pégase.

    La petite tête blonde leva les mains, l'air innocent :

    -Tu m'as plusieurs fois dit que tu voulais revoir Roy, maître !

    -Et ? Fit Abriel, visiblement intrigué par mon histoire.

    Les deux derrière continuaient de se chamailler, mais je continua :

    -Après la crise, je me suis endormis... et j'ai rêvé d'Eleonora. 

    Il resta silencieux quelques minutes, puis hocha la tete :

    -Tu es sûr qu'il n'y a rien d'autre ?

    J'haussa les épaules :

    -Si, Sevan a débarqué à nouveau en pleine nuit pour me réveiller, mais Kean l'a fait sortir. C'est après que j'ai rêvé d'elle.

    Abriel se tourna vers Sevan et le prince :

    -Sevan, est-ce que tu te rend comptes de ce que tu as fait ?

    Le petit garçon se raidit, tout autant que le prince, qui était assis derrière lui.

     


  • 039

    Le hibou fut silencieux pendant plusieurs minutes, jusqu'à ce qu'un long soupir exaspéré retentissent.

    -Très bien, j'ai compris. Mais rentre vite, je m'ennuis moi ! Et puis, dans deux jours, il y aura le festival maritime ! Tu as intérêt d'être rentré d'ici-là !

    Je venais de passer devant des gardes, qui sursautèrent, en entendant le hibou haussait la voix.

    Un sourire idiot m'échappa.

    -Un festival Maritime ? demandai-je, curieux.

    Heureusement que j'avais ma capuche, car le Vent d'Ouest me sauta dessus, provoquant un vent glaciale autour de moi.

    -Festival ? Ai-je bien entendu ? s'exclama t'elle ravie. Où ça ?

    -Waiba vient de me dire, que ce sera dans deux jour, à l'Iliade.

    Toute heureuse, elle se mit a danser, faisant tourbilloner les feuilles environnantes.

    -Enfin, de toute façon, les petits oubliés de la foret t'attendent ! Alors rentre vite !

    -Je vais essayer. Pour le moment, je vais aller visiter la capital avec Abriel.

    A cette annonce, elle se remit a soupiré, puis s'exclama :

    -C'est quoi ce traitement de faveur ? Abriel est un traitre ! Lui qui disait ne pas aimer les ramasseurs d'âme !

    La voix de Sapy rententit soudainement, me vrillant les oreilles :

    -Waiba, tu es encore en train de lui parler ? Fiche-lui la paix, enfin !

    Quelques rires et hurlement suivirent, puis le hibou se tu, comme si on avait raccroché les combinés.

    Je soupira de soulagement : pas trop tôt !

    Waiba m'avait divertit.
    C'était peut-être le but de son appel.

    Mais le souvenir de Léna était bien trop frais, pour s'effacer totalement.

    Je préférais m'occuper des âmes, avec lesquelles je n'avais aucun lien, c'était moins douloureux.

    Son sourire et sa larme ne quittaient pas mon esprit.

    Elle me faisait confiance, alors que j'avais tout oublié d'elle...

    Kean me serra la main, plus fort qu'il ne le faisait déjà :

    -Maître, les écuries sont par là. m'indiqua t'il seulement, en me montrant le lieu d'entraînement de la veille.

    L'odeur nauséabonde parvint rapidement à mes narines, me faisant éternuer comme jamais.

    Plus on s'en approcher, plus les hennissements se firent puissant.

    Kean m'observa à nouveau, fixement.

    Alors que j'allais ouvrir la porte, en essaynt de la tirer, celle-ci coulissa sur le côté.

    Je me retrouva nez à nez, avec le prince.

    -Re-bonjour Roy ! Fit-il, ravie.

    Je fis un bref salut de la tête, avant d'observer les chevaux.

    Les chevaux... qui n'en était pas !

    Les écuries étaient remplies de pégases !

    -C'est une blague ? chuchotai-je, pour moi-même.

    Le prince se mit à rire :

    -Roy, tu as dit la même chose la dernière fois ! Tu ne t'es toujours pas fait à l'idée, que les pégases sont le meilleur moyen de transport ?!

    Il était bien familier avec moi. Nous étions donc, censé bien nous connaître.

    Sa réaction, lors du déjeuné l'avait indiquer clairement.

    Que s'était-il passé entre nous ?!

    Le prince s'avança, tandis que je recula d'un pas.

    -Pour est-ce que tu recules ? Tu n'as rien à craindre de moi pourtant, puisque je suis devenu pourfendeur.

    Pourfendeur ?!

    Ce n'était écrit dans aucun livre.
    Et puis, si c'était le prince, il ne pouvait pas être un perdu, donc pas de liste, ni de mission.

    Je dû réfléchir un peu trop, car je commença à avoir mal à la tête.

    Le pégase derrière moi, posa soudain sa tête sur la mienne et fit tomber ma capuche.

    Kean jeta un regard noir à celui-ci, puis se tourna vers moi :

    -Maître, tout va bien ? Vous devriez annuler et aller vous reposez !

    Il se comportait en véritable papa poule !

    Je lui tapota la tête en souriant, amusée à l'idée qu'il était aussi concerner par mon état.

    Le prince se pencha vers Kean, l'observa de haut en bas, puis hocha la tete, l'air satisfait :

    -Voici donc ton arme, Roy. Une faux bien aiguiser qui te va à merveille !

    Comment savait-il cela, alors qu'il n'avait pas vu Kean sous sa forme d'arme ?!

    Il leva alors la tête vers moi, puis me dévisagea, pour finir par me regarder droit dans les yeux :

    -Roy ... tu as changé.

    La princesse apparut derrière lui, en tenu d'équitation, beige.

    -Dis donc, Alfie, tu pourrais éviter de critiquer les gens ? Excuse-le, il n'est plus très à cheval sur la politesse, apparement.

    -Alice ! Tu viens avec nous ?

    Côte à côte, on se rendait compte qu'ils étaient vraiment jumeaux. Le même visage et la même taille.

    -Oui, du moment qu'Abriel est avec moi, je peux venir... fit-elle, en souriant.

    -En espérant que l'autre andouille ne se montre pas. murmurai-je, pour moi-même.

    La princesse se mit à rire, tandis que le prince m'observa suspicieusement.

    Il s'approcha à nouveau :

    -Tu as le visage de Roy, la voix de Roy ... mais tu n'es pas Roy. Il n'aurait jamais dit une chose pareil !

    La princesse lui donna un coup sur la tête, tandis que Kean lui avait donner un coup de pied au mollet.

    Le prince se tenait la jambe :

    -Mais c'est qu'il fait mal, en plus !

    Apparement le coup de la princesse avait été trop mou.

    -Alfie tu manques vraiment de délicatesse ! Roy a perdu la mémoire il n'y a pas longtemps, un peu de tact et de retenue ! s'exclama t'elle, les mains sur les hanches.

    Le prince se tourna vers moi, choqué :

    -Tu as perdu ... la mémoire ? Alors ce que m'ont raconté les perdu est vrai ?! La planète a exaucé ton souhait ?!

    J'haussa les épaules :

    -Sapy m'a dit que oui.

    Ces épaules s'affaisèrent, tandis qu'il se posa dos au mur :

    -Je comprend mieux, pourquoi tu ne m'as pas reconnu !

     


  • 038

    Elle m'observait, devenant de plus en plus pâle.

    -Léna, il ne te reste plus de temps. Lui annonçais-je, ne sachant quoi dire d'autre.

    Elle me fit un grand sourire, un filent de sang, coulant de sa bouche :

    -Tu sais, je n'ai pas peur. Etre fauchée par toi ne m'effraie pas. Tant que je ne retourne pas à mon ancienne vie, tout le va...

    Elle ferma les yeux, l'air épuiser.

    Je me leva et me lit en position, la lame de la faux, sur son coeur.

    -Léna, qu'elle était le but de ta liste ? Quelle mission avais-tu reçu ?

    Toujours les yeux fermer, une larme coula le long de sa joue, se mélangeant au sang.

    -Je devais être comme toi, une ramasseur d'âme. Mais je suis une trouillarde... courage, Roy. Je sais que tu peux y arriver !

    Sur ces mots, son corps se mit à luire et la faux commença a aspiré son âme.

    Son corps disparu sans laisser de trace, comme les autres.

    Une fois que tout fut finit, ma liste sortit de ma poche et se mit a flotté devant moi.

    Elle se déroula jusqu'à la fin de la liste et le nom de Léna apparut en dernière.

    Le nom se fit railler et la liste s'enroula pour retourner à sa place.

    Je soupira.

    Une ramasseur d'âme, comme moi.

    Avait-elle retrouver la mémoire, au dernier moment ?

    Je sortis de la chambre d'un pas traînant, le coeur lourd.

    Abriel m'attrapa et me serra contre lui :

    -Roy, tient bon ! Tu as fait la meilleur chose, pour cette oubliée !

    -Abriel a raison. Elle a fait son choix et tu as exaucé son voeux. Tout ira bien. Fit la voix de Sapy.

    -La disparition de quelqu'un se déroule si vite... et le corps parait si fragile... est-ce pour cela que je dois limiter mes contactes physiques, avec les temporels ? demandai-je, ne sachant pas quoi faire de ma frustration.

    Le hibou se posa sur mon épaule, tandis qu'Abriel reculait :

    -Ce n'est pas vraiment ça. Tu es sensibles aux âmes. Elles te font souffrir par leur proximité, tu dois donc limiter tes approches, le plus possible.

    -Abriel a raison. Mais apprend aussi que tu pourrais aspirer des âmes, sans faire exprês. Ca t'es déjà arriver, parce que tu es puissant. Maîtrise-toi au mieux et finit cette liste, que tu puisses retourner dans ton monde !

    Il donnait l'impression à vite vouloir me voir partir...

    Je soupira à nouveau, las de toutes ces histoires.

    -Bien ! Fit Abriel, en frappant des mains. Je te laisse le choix : veux-tu visiter la capital ou veux-tu aller faire une sieste ?

    La sieste me tentait bien !

    -Je ...

    -Il va venir visiter la capital ! S'exclama une voix derrière moi.

    Kean reprit son apparence de petit garçon, me donnant la main et s'exclama, à son tour :

    -Sevan, ne décide pas à la place de mon maître ! Il fait ce qu'il veut !

    Sevan répondit par une grimace, tout en me jettant un coup d'oeil.

    -Maître, vous devriez aller vous reposer. me conseilla Kean.

    Je savais que j'aurais dû l'écouter.
    Kean était bon conseiller.

    Mais la découverte de la capital m'intrigué et me ferait changer d'humeur.

    -Nous y allons maintenant ? N'y a t'il pas trop de monde, dans les rues ? demandai-je, ne voulant plus ressentir de douleur pour aujourd'hui.

    -Ne t'en fait pas, je m'occupe de tout. Fit Abriel en partant. Rejoint-moi aux écuries dès que tu es prêts, je vais en finir avec cette réunion de ministre barbant !

    L'intervention du Vent d'Ouest avait donc dû le réjouir...

    Le hibou émit un petit son aigus, avant que la voix de Waiba ne remplace celle de Sapy :

    -Roy, tout va bien ?

    -Bonjour Waiba. dis-je, en commençant a avancé.

    -Roy, comment va Léna ? Elle t'a trouvé ?

    Sa voix se faisait inquiète.
    Je passa devant la chambre du grand-père, dont la chambre était fermer, à présent.

    -Elle m'a trouvé, ou plutôt je l'ai trouvé, si je puis dire. Elle était dans un sale état...

    -Je sais. Vicka avait finit pareil... et maintenant ?

    -Je ... je viens de la fauchée.

    Un silence plana quelques secondes, avant qu'elle ne reprenne la parole, la voix légerement tremblante :

    -Je vois. Oui, c'était le mieux à faire, merci Roy. Cette petite n'a pas eut la même chance que moi, alors qu'on se ressemblait tant...

    -Tu parles du fait que vous ne vouliez pas retourner dans l'autre monde ?

    -Oui, c'est exacte.

    Je repensa à ma vie, avant de rencontrer Eléonora.

    Les souvenirs de cette epoque m'était encore floue, mais je savais que j'avais perdu ma mère étant encore jeune. A cette époque, j'étais au collège, tandis que Liora venait d'entrer au primaire.

    Certainement par souffrance, papa partait en voyage d'affaire tout le temps.
    Peut-être ne voulait-il pas vivre dans une maison, sans sa moitié ?

    Avec l'absence de nos parents, j'avais dû m'occuper moi-même de ma petite soeur. Elle était devenu mon unique soleil. Ma raison de vivre.

    A force de cuisiner, j'avais perdu le sens du goût, de ma propre cuisine.

    Grâce au travail de papa, on ne manquait de rien. Il nous envoyait régulièrement de l'argent et nous appeler souvent, pour s'excuser de son absence.

    Dans ces appels, je ressentais une grande tristesse.

    Mais il ne nous laissait pas de chance, pour le consoler. Il ne faisait que s'excuser.

    Tout en prenant soin de ma soeur, je continuais mes études.

    C'est en arrivant au lycée, que je fis la rencontre de mon deuxième soleil, qui éclaira mon monde.

    Oui, Eléonora.

    -En y repensant bien, ma vie n'avait pas été si triste... murmurais-je, pour moi-même.

    -Eh bien ce n'est pas le cas de tout le monde ! L'autre monde est détraquer, comme monter à l'envers !

    Je ris, tout en descendant l'escalier :

    -Que veux-tu dire ?

    Kean nous écoutait en silence, marchant toujours main dans la main.

    -Les gens sont rivés sur leur écrans, des parents battent leur enfant, des enfants battent leur parents, mais le pire... c'est qu'il suffit de quelques images à la télé, pour que les gens croient les bêtises qu'ils racontent !

    -Oui, je suis d'accord avec toi. Mais l'autre monde n'est pas que mauvais... il y a des paysages magnifiques, la technologie rend pas mal de service et puis, il y a aussi des enfants bien élever !

    -Hum ! Tu parles de la nature qui est en train de disparaître à cause des humains cupides, qui ne pensent qu'à l'argent ?

    J'arrivais enfin au halle d'entré du palais.

    -Il est vrai que l'argent fait tourner le monde... les gens ne pensent qu'à cela.

    -Oh ? A ton intonation, tu me fais comprendre que tu n'étais pas comme ça, toi aussi ? Alors à quoi pensais-tu ?

    Elle était curieuse.
    Mais ma réponse lui rabbatit le caquet, car elle ne se résumait qu'en un seul mot :

    -Eléonora.

     


  • 037

    Je sentais que la journée était loin de terminer...

    La dragonnière s'approcha d'un pas.

    J'enleva ma capuche et la regarda droit dans les yeux.

    Avant qu'elle ne pu dire un mot, je la devança :

    -Ne t'excuse pas pour ton dragon, il est venu m'aider alors que j'étais mal au point. Je te remercie de l'aide qu'il m'a apporté.

    Elle eut l'air surprise, alors que Volny lui souffla, un souffle chaud dans les cheveux.

    -Maître, tout va bien ? Fit Kean, en me jettant un regard inquiet.

    J'hocha la tête, en sachant pertinemement, que je devais pas avoir l'air frais.

    -Grand Ramasseur, vous êtes sûr que tout va bien ? fit la dragonnière en s'avançant.

    Je commença à être agacé, autant par cette question que par la douleur.

    Je remis ma capuche en place, en soupirant d'exaspération.

    Kean mit sa main dans la mienne et m'observa droit dans les yeux :

    -Maître, allons voir ce qui en retourne, pour la jeune oubliée.

    Je lisais une certaine curiosité dans son regard.

    Il m'entraîna derrière lui, alors que la dragonnière allait parler.

    -Dis donc, c'est malpolie, ce que tu viens de faire ! dis-je en riant.

    Il me fit un grand sourire malicieux :

    -Je suis une arme, maître. Je n'ai aucune obligation envers les autres, autre que vous !

    Il marquait un point, mais je trouvais cette attitude un poil déplacer.

    Il m'entraîna jusqu'à l'aile, où se trouvait la chambre de l'ancien roi.

    D'ailleurs, alors qu'on passait devant sa chambre, je vis la princesse, au chevet de son grand-père, par la porte entrouverte.

    Etrangement, sauver des âmes me plaisait. Non pas que je faisais ça avec joie, (non pas que je sois psycopathe) mais le sentiment de pouvoir sauver quelqu'un, était satisfaisant.

    Kean m'entraîna jusqu'au fond du couloir, vers une petite porte en bois.

    Il l'ouvrit avec fracas, sans frapper.

    Peut-être est-ce parce que j'avais élever ma petite soeur, à la mort de ma mère, mais le comportement de Kean, depuis ce matin me choquer énormément.

    Parlant mal, entrer sans frapper... entrait-il dans l'adolescence ?!

    La petite chambre dans laquelle nous pénétrons, avait l'air surpeuplé.

    La jeune fille était allongé sur le lit.
    Une servante lui nettoyer le sang, tout en lui demandant d'arrêter de bouger.
    Le soldat l'ayant porter était encore là.
    Abriel était à la fenêtre, parlant avec ... le hibou.

    Le vent d'Ouest était derrière le hibou, l'air frustré, gigotant dans tout les sens.

    -Arrête de battre des ailes, idiot de volatile ! s'exclama t'elle, en essayant de regarder ce qui se passait à l'intérieur.

    A mon entré, le hibou me fixa.
    Abriel me fit signe d'approcher.

    Ce que je fis, sceptique.

    La voix de Sapy se fit entendre :

    -Bonjour Roy. Dur matinée pour toi, à ce que je lis...

    -Bonjour Sapy. Puis-je savoir ce que ça veut dire ? Me demander de fauché une oubliée ?!

    Le hibou se gratta l'aile, puis se remit a me fixé :

    -Son corps ne tient plus. Son âme non plus, d'ailleurs. Elle commence à faire un rejet de ce monde, cela fait trop longtemps qu'elle est ici, sans liste.

    -Et ?

    -Et il y a une règle exceptionnel, qui est que ces personnes peuvent être gracié, en étant fauché. Comme je te l'ai dit, être ici pour vous, n'est pas une punition, mais une deuxième chance. Si vous ne la prenez pas, alors votre âme commencera a, disons, râler.

    Une âme qui râle ?!

    Je soupira, un peu agacé d'apprendre que je devrais faire des heures suplémentaire, en plus de ma longue liste !

    Je me tourna vers la jeune fille et me dirigea vers elle, faisant reculer le soldat et la servante.

    Je n'étais plus qu'à un pas d'elle.

    La douleur se fit encore plus forte.

    Je pris une inspiration, faisant signe à Kean de se transformer.

    -Ton nom. demandai-je.

    -Léna. Fit-elle, avec un sourire. Je suis arrivé deux jours après toi, dans ce monde.

    Si elle m'expliquait ça, c'est qu'elle savait pour mon amnésie.

    -Léna, ferme les yeux. Pareil pour tout ceux présent ici... ordonnais-je.

    Tous le firent, inclut Abriel et le hibou.

    Seul le Vent d'Ouest m'observait attentivement.

    Tout comme pour le grand-père de la princesse, je leva ma faux et ma main au-dessus de son corps, et je ferma les yeux.

    Le compteur déroula devant mes yeux, jusqu'à faire apparaître, un nombre singulier.

    00.02

    Je rouvris les yeux, peiné.

    -Je ... vois.

    -Je peux ouvrir les yeux ? demanda t'elle, incertaine.

    -Oui.

    Elle les ouvrit et me fit un grand sourire, en recommençant à tousser.

    -Léna, tu n'as pas eu peur, lorsque je t'ai dis de fermer les yeux... pourquoi ?

    Elle eut l'air surprise, puis ria doucement, en crachant du sang :

    -Même sans mémoire, tu restes Roy. Je te fais ... non, nous tous, enfant oublié, nous te faisons confiance.

    Il allait falloir que j'aille les voir, pour savoir qu'est ce que j'avais fait, pour être aussi aimer d'eux !

    Je soupira.

    Elle devenait de plus en plus pâle, mais continuait de sourire.

    Je me tourna vers les personnes présentes :

    -Je vous demande de quitter la pièce.

    La servante lui ébourrifa les cheveux et partit.
    Le garde lui fit un salut militaire, puis sortis.

    Le hibou sauta sur l'épaule d'Abriel et ils sortirent aussi.

    Le vent d'Ouest, a mon grand étonnement, alla aussi voir ailleurs.

    Une fois la porte fermer, je m'assis à côté d'elle.

     


  • 036

    Je commençais à vraiment me sentir mal.

    "Kean, une solution peut-être ?"

    J'haletais considerablement, me forçant à rester conscient.

    Le vent d'Ouest paniqué, ne sachant pas quoi faire. Elle cherchait une solution, en tournant la tête de tout les côtés.

    Puis elle s'en alla.

    Son départ fut comme si on me rajoutait de la gravité, je faillis défaillir.

    Le troupeau de gens s'aggrandissait de minute en minute, rassemblant les curieux.

    Au bout de quelques minutes, une ombre surgit au-dessus de moi.

    J'entendis un battement d'ailes, qui fit hurler les badaux.

    Un souffle chaud m'entoura.

    A cause de la douleur, ma vue était flouter, je ne distinguais que des ombres.

    Petit à petit, la douleur commença a se levé, ne restant plus que la douleur de mon ventre.

    "Kean, es-tu vraiment sur que je ne dois pas donner naissance ?"

    Le rire de Kean résonna dans mes pensées.

    "Si vous pouvez plaisanter, c'est que ça va mieux, maître ?!"

    "Accroche-toi, ramasseur. On va voler un peu !"

    Cette voix... le dragon ?!

    Je sentis le vent m'entouré et me faire léviter, pour me faire asseoir sur quelques choses de rugueux.

    "Kean, ne me dit pas que je suis sur Volny ?"

    Son rire retentit de nouveau.

    "Si, maître ! Et vous le montez sans selle !"

    La situation avait l'air de l'amuser...

    Je sentis qu'il décollait.

    La sensation de volait sans voir me donna la nausée. C'était la même sensation que de faire du grand huit les yeux bandés !

    Un souvenir lointain me revint.

    Plus lointain que le temps, passait avec Eleonora.
    J'étais avec ma petite soeur, Liora, au parc d'attraction.
    Elle m'avait provoqué, me disant que je ne serais pas capable de faire le grand huit, pour les grands.
    -Je serais capable de le faire, même les yeux bandés ! Avais-je répondu, voulant lui montrer à quel point, son grand-frère était fort.
    Avec un regard plein de défis, elle m'avait  répondu un "chiche", m'enlevant toute possibilité de me rétracter.
    J'avais donc était dans un grand huit, les yeux bander.
    La suite ne fut qu'une descente au toilette et une fin a l'infirmerie du parc d'attraction, sous la colère et l'inquiètude de ma mère.

    Vomis et confétis, youpi !

    Je n'avais aucune envie de réitérer l'expérience !

    Je me frotta les yeux, me tenant du mieux que je pu.

    Doucement ma vue revint, me faisant réaliser la position dans laquelle j'étais.

    Tout d'abord, j'étais dans les airs, planant au-dessus du château. Ensuite, j'étais sans selle, sur un dragon sans dragonnière et surtout, sans autorisation.

    Je n'avais aucune envie d'avoir des problèmes !

    Je soupira.

    "Volny, si on me blâme, je dis que c'est de ta faute !"

    Le rire du Dragon et de Kean resonnèrent ensemble.

    Au bout d'un moment, je respirais normalement à nouveau.

    Je compris rapidement que le Vent d'Ouest m'entourait, de manière à ce que l'air ambiant ne me fouette pas le visage.

    "Comment te sens-tu a present, ramasseur ?"

    "Je me sens comme quelqu'un qui va avoir des ennuits !"

    Comment se dragon savait-il, pour moi ?!

    -C'est moi qui suis aller le chercher. Je ne pouvais pas écarter autant de monde, ou crée un cyclone en pleine rue, alors je suis aller le voir... fit le Vent d'Ouest.

    Volny commença à doucement amortir sa descente, en faisant bien attention à ne pas faire de geste brusque.

    Un dragon attentionné, comme c'est sympa !

    Une fois ces quatre pattes à terre, je m'allongea sur lui un moment, sentant les coups dans le ventre.

    L'âme de l'oubliée m'appeler, alors qu'elle n'était pas sur la liste. Qu'est ce que sa voulait dire ?!

    -Grand ramasseur, tout va bien ? fit une voix, se précipitant vers moi. Je suis désolé, mon dragon c'est enfuit, alors que je lui nettoyais les écailles et ...

    Sa proximité me donna envie de vomir.

    Je leva ma main dans sa direction, sans bouger :

    -Recule ou je vomis.

    Celle-ci eut l'air perdu, mais recula, tout en s'excusant :

    -Pardon, je suis désolé. Ce qu'a fait mon dragon est inexcusable et...

    Kean que je tenais faiblement dans ma main gauche, se transforma et lui intima de se taire d'un geste, ce qu'elle fit immédiatement.

    Il m'enleva la capuche et me caressa les cheveux.

    Ce geste me paraissait familier, à présent.

    Au bout d'un moment, seul la douleur du ventre se sentit et je me redressa doucement en expirant.

    Je sauta du dragon, atterissant par terre, tout en sentant des échos de la chute dans mes pieds.

    Aujourd'hui, j'accumulais la douleur... et la journée n'en était qu'a 50% !