• 055

    Je sortis de la chambre.

    La princesse et le prince s'enlaçait, tandis qu'elle pleurait contre lui.
    Même chose du côté du Roi et de la Reine.

    -Il n'avait aucun regret. Il est partit le sourire aux lèvres. me cru-je obligé d'expliquer.

    "Maître, le Vent d'Est vous attend dehors. Faites-leur vos adieux."

    Le "voix" de Kean s'était exprimer avec tristesse.

    Je vis Abriel finir de monter les escalier et se diriger vers nous.

    -Alors ? demanda t'il, en observant la famille royale.

    -Il est partit. dis-je, simplement.

    -Sa réincarnation a été décider ?

    J'hocha la tête.

    La princesse se détacha de son frere et se précipita vers moi, mettant ses mains sur mes épaules et hurla :

    -Oú ? Oú va t'il se réincarner ?

    Mes oreilles bourdonnèrent, tandis que sa proximité, me fit ressentir la douleur d'un double KO dans le ventre.

    Je secoua la tête et la repoussa violemment, sans le vouloir.

    Je repris ma respiration et secoua la tête à nouveau :

    -Je ne peux pas te dire où, désolé.

    Je me tourna vers le roi :

    -Votre altesse, ma mission étant terminé, je vais me retirer.

    Celui-ci se contenta d'hôcher la tête, tristement.

    -Viens, je vais appeler un dragonnier ... fit Abriel, en m'entraînant derrière lui.

    "Nous n'avons pas besoin de dragonnier, maître. Maitenant que le Vent d'Est est là, nous n'en avons plus besoin."

    -D'après Kean, on se débrouillera. dis-je simplement, en descendant les marches.

    Arriver devant les portes du palais, je me tourna vers lui et le serra fort :

    -Merci pour tout, Abriel.

    Il me tapota la tête :

    -J'ai été heureux de te rencontrer, Roy. Porte-toi bien et prend soin de toi.

    -J'essaierai... dit à la princesse que je suis désolé de l'avoir pousser, s'il te plaît.

    -Je transmettrai, mais je suis sur qu'elle ne t'en veut pas, sachant qu'elle t'a surement fait mal.

    Je grimaça et m'éloigna pour ouvrir la porte.

    Un courant d'air m'entraîna à l'extérieur avec force.

    -Enfourche Kean et partons d'ici, il n'y a rien de bon pour toi ! s'exclama le Vent d'Est, en me montrant le ciel du doigt.

    J'enfourcha Kean, comme conseiller, sous le regard d'Abriel :

    -Prend soin de toi, Roy. Si tu as besoin de moi, je serais toujours là, pour t'ouvrir la porte.

    J'hocha la tête, pas très sur de pouvoir tenir le coup jusque l'Iliade.

    "Si vous vous sentez mal, maître, je me poserais et nous ferons une pause."

    Sur ces bonnes paroles, je sentis un puissant courant d'air me soulever, plus haut encore, que le toît du palais.

    Le Vent d'Est était là, assis devant moi sur Kean, riant joyeusement.

    Je n'avais pas besoin de faire attention à mon equilibre, ni même à ma direction : le vent faisait tout à ma place.

    "Détendez-vous, maître. Le Vent d'Est avec nous, rien ne peut vous arrivez."

    Kean eut raison, car le trajet jusqu'à l'Iliade fut court, rapide et sans problème.

    A peine avais-je passer la sécurité de la ville, qu'une petite frimousse me couru droit dessus et m'enlaça.

    La douleur me foudrayait presque autant que la stupeur.

    -Euh... Oui ? demandai-je, en faisant reculer l'enfant.

    Celui-ci était bien habiller, un petit visage d'ange entourait de boucle brune.

    Ce n'était pas un oublié.

    -Qui es-tu ?

    Il m'observa, secoua la tête et s'exclama :

    -Roy, viens vite, suis-moi ! Almus a besoin de toi !

    Un peu surpris, je me mis à le suivre en courant à travers la ville, dont les gens se poussaient, pour me laisser passer.

    La petite frimousse d'ange s'arrêta devant une petite maison sympathique, faîte de brique beige.

    Il m'invita à entrer d'un signe de la main.

    J'hésita à y entrer, mais le Vent d'Est me le suggéra d'un signe de tête.

    Je suivis donc le garçon, jusque la chambre du fond, au deuxième étage.

    La pièce était de taille moyenne et sombre.

    Une fenêtre et des rideaux fermés.
    Un lit d'une place, collé au mur.
    Une armoire face au lit.
    Puis c'était tout.

    Dans le lit, se trouvait une petite fille, ressemblant beaucoup au garçon, mais en plus pâle.

    Almus était assis à coté d'elle, sa main sur son front, qui dégageait une vague lumière verte.

    -Almus, le voilà ! s'écria le garçon.

    -Merci Kaï, maitenant sors d'ici, ce serait plus prudent. Fit Almus d'une voix fatiguée.

    Le garçonnet hésita, me fixa quelques secondes puis s'en alla.

    Son regard était plus une supplication qu'un regard de curiosité.

    -Tu as besoin de moi ? demandai-je, en avançant.

    Il hocha la tête :

    -Cette petite est née avec un faible corps. Cette fièvre pourrait lui être fatale... ca fait deux jours que je suis à ses côtés. Est-ce que ta liste réagit ?

    Je secoua la tête : ni ma liste, ni mon corps ne réagissait à son âme.

    -Tu penses que c est en la laissant dans le noir, qu'elle va guérir ? m'exclamais-je, en ouvrant les rideaux et la fenêtre.

    Le Vent d'Est apparut dans l'encadrement et s'assit sur le bord.

    Sa présence emplit la pièce d'un doux vent.

    Je vis alors, qu'Almus était pâle avec de grande poche noir sous les yeux.

    -Almus, tu veux te transformer en panda ?

    Il me jeta un regard signifiant "c'est pas le moment de rire".

    -Almus, cette enfant est sur ta liste ?

    Il hôcha la tête.

    -Recule. ordonnais-je.

    Avec hésitation, il recula doucement et tomba à terre, fatigué.

    Je mis ma faux au-dessus du corps et essaya de le sonder.

    Lorsqu'un corps à de la fièvre, c'est qu'il est en pleine bataille, contre un virus ou un microbe.

    -Il faut trouver l'intru... murmurai-je, pour moi-même, en fermant les yeux.

    J'avais remarqué qu'en mettant ma faux au-dessus des corps, je voyais au-delà du corps. Je voyais un corps énergétique.

    Oui, seulement de l'énergie.

    C'était ce qui disparaissait, et ce que ma faux aspirer.

    L'énergie était l'âme.

    Et c'était ça qui m'appelait et me faisait mal.

    J'observa donc bien ses énergies.

    Une sorte de boule rouge c'était former, près du coeur.

    -Almus, toi qui t'y connait mieux que moi, est-il possible d'avoir des pierres près du coeur ? demandai-je, en rouvrant les yeux.

    Il parut réfléchir, puis hocha la tête :

    -Il est possible d'avoir des caillots de sang dans les artères, pourquoi ?

    -C'est ce qu'elle a.

    Il me dévisagea bêtement pendant plusieurs minutes, surement le temps que l'information lui monte au cerveau.

    Lorsqu'il se rendit compte de ce que je venais de dire, il se précipita vers elle, et fit son travail.

    J'en profita pour sortir de la chambre, ne voulant pas assister à une opération.

    Rien que d'imaginer des organes à l'extérieur, me donnait la nausée.

     


  • 054

    Je passa les portes du palais.

    A l'interieur, l'agitation était à son sommum.

    Les gardes paraissaient nerveux, les servantes courraient dans tout les sens et les nobles accouraient vers la salle du trône.

    J'ignora la salle, remplie de larme hypocrite, et me dirigea vers l'aile de l'ex-Roi.

    En montant les escaliers, je sentis le regard de Kean.

    -As-tu quelque chose à me dire ? demandai-je, curieux.

    Il secoua la tête, puis ouvrit la bouche, avec hésitation :

    -Je ... ce que vous aviez dit au Vent d'Est... puis-je aussi prendre ces mots pour moi, maître ?

    -Prend-les comme tu le sent. Mais à mon avis, contrairement au Vent d'Est, tu n'agis pas par mimétisme. Je trouve que tu exprimes tes émotions bien ouvertement.

    Il parut surpris et un petit sourire timide apparut sur son visage.

    On arriva devant la porte de la chambre.

    Elle s'ouvrait sur un scène que je n'avais jamais vu, depuis que je m'étais éveiller dans le champs.

    Le prince et la princesse entouraient leur grand-père, discutant et pleurant en même temps.

    Le roi et une femme habillait de noir (surement la reine) était là, s'enlaçant et pleurant.

    Le roi observait son prédecesseur, les yeux emplit de doute et d'inquiétude.

    C'était la première fois que je voyais une famille dire Adieu, à celui que je devais fauché.

    Je comprenais maintenant la difficulter que représenter, de devenir faucheur.

    Je soupira, sentant l'appel de l'âme se faire plus vibrante.

    -Kean. Il est temps... murmurai-je, en sentant mon ventre se tordre.

    Il hôcha la tête et se transforma.
    Je tira bien ma capuche, jusqu'a mon nez.

    J'entra dans la pièce, et lança seulement :

    -C'est l'heure.

    La princesse éclata en sanglot, le prince couru dans les bras de son père et la Reine secoua la tête, pleurant à grosse larme.

    Je m'avança vers le vieil homme, autrefois à la tête du pays.

    Il semblait sympathique, mais son teint pâle montrait son état.

    -Je suis désolé, mais il faut que vous sortiez. demandai-je.

    La princesse secoua la tête.

    -Ne pouvez pas faire une exception, grand ramasseur ? demanda le Roi.

    Je secoua la tête. Je savais d'instinct qu'il ne fallait personne avec moi.

    -Je ... continua t'il.

    Il n'eut pas le temps de parler, que le vieil homme se redressa légèrement et fusilla son successeur du regard :

    -Arik ! Tu es le Roi ! Si toi aussi tu ne respectes pas les règles de ton pays, qui les respectera ?! Sors maintenant !

    Pour un vieil homme mourrant, il avait l'air bien énergique...

    Le Roi s'avança vers moi et inclina la tete, penaud :

    -Je suis désolé, Grand Ramasseur. Je retira ma demande.

    Je secoua la tête.

    Il prit délicatement sa femme dans ses bras et l'entraîna doucement vers la porte.

    Le prince jeta un dernier regard vers son grand-père, puis sortit en courant.

    Ne restez plus que la princesse.

    Elle tenait fermement la main de son grand-père contre son front.

    Celui-ci se rallongea en soupirant :

    -Si celui-là se met à douter, je vais m'inquiéter pour l'avenir de ce pays...

    Sa remarque me fit sourire.

    Il avait beau savoir que c'était sa fin, il ne semblait pas effrayer.

    -Grand-père... grand-père ne part pas... chuchotait-elle, épuiser.

    -Alice, ma petite princesse. Je vous ai déjà dit, tout ce que j'avais à vous dire. A présent, laisse le Grand Ramsseur faire son travail, comme la loi l'indique.

    Elle secoua la tête :

    -Je refuse... je ne veux pas ... je viens avec toi...

    -Alice, ne fait pas l'enfant gâté. Mon temps dans cette vie-ci est terminé, je dois retourner au cycle. Lève-toi et devient ma fierté, en héritant du trône.

    Elle secoua encore la tête. Il continua :

    -Alice, plus de temps passe et plus le Ramasseur souffre. Plus le temps passe et plus je me rapproche du monstre. Laisse-moi mourir en tant qu'Erakien.

    Elle sursauta au mot "mourir" et releva sa tête pleine de larme. Elle se sécha les yeux et les joues, puis se leva.

    -Grand-père, je suis fière d'être ta petite fille ! s'exclama t'elle. Je ... j'ai hâte de te revoir, dans ta prochaine incarnation...

    Il hocha la tête avec fierté.

    Elle l'enlaça avec force, puis sortit de la chambre à reculons, puis ferma la porte.

    Il avait le regard vide, fixant la porte.

    -Ne vous inquiétez pas, elle est forte et le restera. lançais-je, pour le rassuré.

    Il tourna sa tête vers moi et m'observa l'air intrigué :

    -Je sais, tout mes petits sont fort. Mais, Grand ramasseur, j'ai une question...

    Je lui fit signe de parler, tandis que la douleur commençait à me bloquer la respiration.

    -Grand Ramasseur, savez-vous si ma réincarnation a déjà été décider ? J'ai demandé à Abriel, mais il m'a seulement dit de vous le demandez...

    Comment diable pouvais-je savoir une chose pareil ?!

    "Maître, mettez le bout de la lame sur son front, délicatement et fermez les yeux."

    -Je vais vérifier. annonçais-je. Fermez les yeux.

    Il les ferma et je fis ce que m'avait conseiller Kean.

    Le compteur de chiffre apparut dans mes pensées. Il ne restait presque plus de temps.

    A côté du compteur, se trouva quelque chose de nouveau. L'écriture n'était ni humaine, ni Erakienne, mais je la comprenais.

    "Réincarnation = enfant de Létal. Cycle 3"

    Qu'est-ce que sa voulait dire ?! Me demandai-je, en rouvrant les yeux et retirant ma faux.

    -Savez-vous ce que veut dire Létal ? demandai-je.

    Il parut surpris, puis répondit :

    -Létal est une race d'Elfe, se trouvant dans le pays de White. Vais-je y être incarner ?

    -Oui, vous allez renaître parmi eux.

    Il soupira de satisfaction :

    -Je suis heureux de savoir, que je vais être de nouveau incarner dans ce monde. Merci, Grand Ramasseur.

    Il avait les yeux apaiser. Il paraissait n'avoir ni doute, ni regret.

    Mais je voulais faire les choses dans l'ordre. Je demanda donc :

    -Avez-vous des regrets ?

    Il secoua la tête :

    -Aucun. Grâce à vous, ma petite-fille va s'occuper des orphelins et des enfants des bas quartier. Savoir cela me tranquilise, je vous en remercie.

    -Je n'ai fait que la conseiller, mais c'est avec plaisir.

    Il sourit doucement.

    Son visage se vida de ses rides d'inquiétudes et il paraissait complètement paisible, à présent.

    De ma main droite, je ferma ses yeux.

    Je m'approcha de son oreille et lui chuchota :

    -Dormez en paix, jusqu'à votre prochain réveil.

    Je mis ma main gauche au-dessus de son coeur et la fumée sortit.

    De ma main droite, je serra ma faux et faucha la fumée, alors que le vieil homme, l'ex-Roi du pays, expirait pour la dernière fois.

    Une fois l'aspiration finit, le corps commença à disparaitre.

    La liste lévita au-dessus du corps et le nom de l'ancien Roi fut rayer.

    "Elouan Hermelin Airgead"

    C'était son nom.

    Lorsque tout eut disparu, la liste se replia et revint dans ma poche.

    -Mission accomplit... chuchotai-je.

    "Que comptez-vous faire à présent, maître ?"

    -Très bonne question. Je pense qu'après être rentré à l'Iliade et d'aller à ce festival, on fera un petit tour chez Waiba et Sapy.

    "Et ensuite, maître ?"

    -Ensuite ? Direction White, à la recherche de Léna.

    Ce plan me paraissait parfait.

     


  • 053

    Mais à peine accepta t'il, que deux choses se produisèrent simultanément.

    Tout d'abord, le Vent d'Est se faufila délicatement dans la maison, par la fenêtre ouverte.

    Il se mit entre moi et Sevan.

    Tandis que par la porte, deux silhouettes rapides entrèrent et entourèrent Sevan.

    Le prince ne bougeait pas.

    Il observait la scène, en état de choque.

    -Mormegil ? Morwën ? Que faites-vous ici ? s'écria Abriel.

    En apparence, on aurait dit deux jeunes filles de 12/13 ans.

    L'une pressait un couteau sur son cou, l'autre lui tenait les bras.

    -Cette arme est une aberration de la nature.

    -Elle possède deux esprits et deux provenances. L'une est Erakienne...

    -L'autre est perdu, ayant déjà quitter ce monde.

    L'une continuaient les phrases de l'autre.

    Abriel s'approcha :

    -Très bien. Mais de quel droit avez-vous pénétrer ces lieux ?

    -Nos ordres ont été clair et précis...

    -Le volcan nous a ordonné de protéger Roy, jusqu'à l'arrivé de notre Maîtresse.

    Elles me jettèrent un coup d'oeil, puis se tournèrent vers Abriel :

    -Cette aberration est dangereuse...

    -La lame de cette épée...

    -A déjà connu le sang de Roy...

    -Il l'a blessé...

    -Il l'a pris en traître...

    -Et l'avait laisser pour mort.

    Kean sursauta.

    -Tu n'as pas à rougir ou à avoir honte...

    -Kean, tu as fait de ton mieux.

    Kean se touna vers elles, sans pour autant desserer l'étreinte :

    -N'en dîtes pas plus. Je vais tout lui raconter alors... laissez-moi du temps.

    Elles hochèrent la tête et se tournèrent vers le prince :

    -Où as-tu eu cette arme ?

    -Au volcan de l'air.

    Surement à cause du traque, il avait répondu du tac au tac.

    -As-tu fait le serment du pourfendeur ? demanda l'autre.

    Il hocha la tête.

    -Comment l'as-tu fait ?

    Elles altérnaient la parole.

    -Je... j'ai prêté serment au Volcan de l'air et mit mon sang dans la fleur de magma et Sevan est apparut...

    Une fleur de Magma ?!

    J'étais curieux de savoir à quoi sa pouvait bien ressembler...

    Le Vent d'Est était là, toujours devant moi, faisant pénétrer un léger courant d'air dans la maison.

    Si l'air n'était pas pesante, c'était surement grâce à lui.

    -Vous comptez me tuer à nouveau ? demanda Sevan, sur un ton dur.

    -On ne te tuera pas...

    -Mais on va t'enfermer...

    -Jusqu'à l'ordre du gardien.

    Sur ces bonnes paroles, elles sortirent en l'amenant avec elle.

    Le prince voulu les suivre, mais Abriel le retint :

    -Tu n'y peux rien. Même si le contrat entre une arme et son maître est intouchable, le cinquième volcan à le droit de faire ce qui lui chante.

    Kean remit sa tête sur moi et raffermit sa prise.

    Je le serra contre moi, en retour.

    "Pardon maître, c'est de ma faute."

    Kean prenait sur lui un fardeau, qui n'était peut-être pas le sien. C'était l'impression que j'avais.

    Un autre détail me revint en mémoire :

    -Kean, l'autre soir lorsque j'ai eu ma crise, tu m'avais dit que c'était à cause de Sevan... mais juste après je n'avais plus rien ressentit à son contacte. Est-ce à cause de ça ?

    Il hocha la tete, sans pour autant me regarder.

    Abriel s'approcha, mais le Vent d'Est faisait toujours barrage.

    Isil entra dans la pièce, tout en portant un plateau de nourriture.

    Mais avant que quiconque eut pu dire quoi que ce soit, l'appel de l'âme se fit sentir.

    La douleur au ventre, je tapota sur le dos de Kean, qui leva enfin la tête.

    -Kean, c'est l'heure. annonçais-je, seulement.

    Il hocha la tête, tout en évitant mon regard et descendit de mes genoux.

    -Prince, Princesse. Si vous voulez faire vos Adieux, c'est maintenant.

    Ceux-ci m'observèrent, troublés.

    Puis ils parurent s'en rendre compte, puis d'un commun accord, ils se mirent à partir en courant.

    -C'est l'heure ? demanda Aegnor.

    -Oui, il ne lui reste que très peu de temps. Je sens déjà l'appel de l'âme. J'y vais... dis-je, en me levant.

    Aegnor se leva aussi.

    -Si tu comptes m'accompagner, oublie. Personne ne peut être à mes côtés, lorsque je fauche une âme.

    Il parut déçu et se rassit lourdement.

    -C'est moi ton garde du corps, de toute façon... fit le vent d'Est en haussant les épaules.

    Il ressortit par la fenêtre et me fit signe de le suivre.

    Son absence dans la maison, provoqua une montée de température.

    -Si tu pouvais juste éviter de sortir par la fenêtre, je t'en serais reconnaissante, Roy. lança Isil en posant son plateau, avec un grand sourire.

    Je pris la main de Kean et je sortis par la porte, comme demander.

    "Vous n'allez rien me demander, maître ?"

    Tout en marchant vers la palais, Kean regardait ses pieds.

    -Ce n'est pas le moment. Pour l'instant, concentrons-nous sur notre travail.

    Il releva un peu la tête, l'air rassuré.

    -Tu es sympa de les avoir prévenu... lança le Vent d'Est, se rasseyant sur mon épaule.

    -C'est la moindre des choses. Et puis... je sais ce que c'est, que de perdre un être chère, sans pouvoir lui dire "au revoir".

    Oui, je le savais.

    Je connaissais cette douleur.

    Et à présent, je m'en souvenais parfaitement.

    -Tu sais, nous qui sommes des esprits élèmentaires, nous ne ressentons pas grand chose. On fait semblant de paraître expressif, mais à l'intérieur, on est vide. Tu penses que c'est mal, si je ne comprend pas les sentiments ?

    Cette question avait été poser sur un ton nonchalant, mais prudent. Elle avait l'air de le tarauder depuis longtemps.

    -Tu sais, même si tu réagis par mimétisme, tu as appris à exprimer quelque chose. Il n'y a pas de 'bien' ou de 'mal' avec les émotions, je pense. La seule chose dont je suis certain, c'est qu'on ne peut pas changer notre nature aussi facilement. Il faut se travailler, pour pouvoir changer.

    Il m'enlaça la tete, posant la sienne sur la mienne. Je ne ressentais qu'un léger effleurement d'air, mais je savais que ma réponse l'avait toucher.

    On arriva au palais.

    Il descendit de mon épaule et se mit à flotter face à moi :

    -Je ne peux pas entrer, je t'attend ici.

     


  • 052

    -Ai-je toujours l'air d'un petit garçon ?

    Sa main glissa sur ma joue :

    -Même si quelqu'un paraît adulte, l'enfant qu'il était ne disparaîtra jamais complétement. Tu resteras toujours un petit garçon, mais qui aura appris de ces expériences.

    Sa façon de parler ressembler étrangement à ma mère.

    -Est-ce que tu vois tout cela grâce à ton coeur ? demandai-je, pour cacher ma gêne.

    Elle retira sa main en riant doucement :

    -Les yeux du coeur montre beaucoup de chose, oui.

    -Non, je veux dire... le coeur que tu as sur le front, y est-il pour quelque chose ?

    Elle s'arrêta de sourire, net.

    Un silence extrêmement gênant s'installa.

    -Le coeur ... sur le front ? fit-elle, doucement.

    -Oui. L'as sur Aegnor et le carreau sur la fille... pourquoi ?

    Elle parut surprise, choquée même.

    Elle croisa les bras sur sa poitrine :

    -Tu ... les vois ?

    -Oui, clairement. Pourquoi ?

    J'étais intrigué par son étonnement et sa réaction.

    -Roy, as-tu parlé à quelqu'un de nos marques sur le front ?

    -Non, je pensais que c'était normal...

    Elle soupira de soulagement.

    -N'en parle à personne. Seul Abriel et Sapy connaissent notre secret. Normalement la marque n'est pas visible aux vivants.

    -Donc, je ne suis pas normal ?

    Boulet-sur-patte-annormal mon surnom c'etait étendu d'un adjectif en plus...

    Elle se mit à rire, puis se tourna vers moi :

    -Non, tu es tout à fait normal. Juste que tu n'es apparement plus considérer comme un "vivant" de ce monde.

    Là, elle m'avait perdu.

    Qu'est ce que ça voulait dire ?!

    Elle me fit un petit sourire :

    -Ne t'en fais pas, je t'expliquerai tout lorsque j'aurais l'avale des autres. Comment te sens-tu ?

    Je me sentais paumé.

    J'étais dans un autre monde, sans souvenir passé de celui-ci, m'enfonçant dans les mystères sans avoir de réel informations.

    Je considérais donc, qu'il était normal que je me sente un peu décalé...

    Prenant mon silence, comme une réponse, elle mit sa main sur mon front.

    Au bout d'un moment, elle soupira de soulagement :

    -Oui, tu vas bien mieux qu'hier. As-tu rêver ?

    Je secoua la tête.

    -Bien. Kean est en bas, il t'attend. Descend quand tu te sens prêt.

    Elle se leva et sortit.

    J'observa le plafond pendant un moment.

    -Il est peut-être temps que j'arrête de fuire... murmurai-je, en me levant.

    Je me sentais énergique et bien plus vibrant que la veille.

    Oui, il était temps que je fasse face à moi-même.

    Je sortis de la chambre, avec la ferme intention de faire cracher à Kean, tout ce qu'il le cachait.

    Une fois en bas, je sentis une odeur de nourriture.

    Aegnor était assis sur un fauteuil du salon, l'enfant de la veille sur les genoux.

    Kean était recroqueviller dans un coin, le regard vide.

    Je m'approcha de lui et lui mit une main sur le front, tout comme elle l'avait fait pour moi.

    Etait-ce normal qu'une arme soit si froide ?

    Il leva la tête et me fixa quelques minutes, avant d'afficher une mine triste.

    Je lui tapota la tête et ouvrit mes bras.

    Il s'y engouffra comme un désespéré et me serra fort en retour.

    Pendant une mili-seconde, j'eus l'image d'être une maman koala.

    Cela disparu bien vite.

    Mais il continua de s'accrocher.

    Je n'allais pas le lâcher de sitôt, et j'avais bien l'impression que c'était aussi son intention.

    La porte d'entrée s'ouvrit avec fracas et plusieurs personnes déboulèrent comme dans un moulin.

    Ils commencèrent tous à parler en même temps.

    Ne comprenant rien à leur cris et leur exclamation, je me contenta de m'asseoir à l'autre extrémité du fauteuil et de bailler.

    "Maître, vous êtes encore fatiguer ?"

    "Non, je suis simplement en train de me réveiller. Mais toi, tu n'as pas l'air bien."

    "Je ... je vais bien, maître. Je suis juste rester un peu trop longtemps loin de vous."

    Il colla sa joue à la mienne.

    "Je t'ai inquiété hier, n'est-ce pas ? Je suis désolé..."

    Il secoua la tête.

    "Je ... lorsque vous vous êtes effondrer, sans energie, j'ai eu très peur. Abriel m'a conseillé de vous laissez vous reposer sans être à vos côté, Maître."

    J'étais reconaissant de qu'il m'eut laisser me reposer tranquilement, mais je sentais qu'en equivalence, c'était Kean qui n'allait pas bien.

    -Isil m'a dit que tu le voyais ... commença Aegnor, en regardant droit devant lui.

    Abriel, la princesse, le prince, le noble et d'autres personnes en tenu de soubrette étaient entré dans la maison.

    Ils entouraient l'enfant.

    -Tu parles de la marque ? demandai-je, en ajustant ma capuche.

    -Oui. T'a t'elle dit quelque chose à ce propos ?

    -Lorsqu'elle aura votre permission, elle me parlera.

    Il se tourna vers moi, suspicieux :

    -Tu n'as pas insister, pour en savoir plus ?

    -Votre histoire m'interesse, mais j'ai d'autres choses a apprendre d'abord. Et j'ai bien l'intention de cuisiner Kean comme il faut...

    Celui-ci sursauta et rafermit sa prise autour de mon cou.

    -J'attend tes explications avec impatience. chuchotai-je à son intention.

    "C'est fourbe, maître. Après ce qui s est passé hier, je ne peux pas refuser..."

    -Pourquoi ne m'as-tu pas tout raconter depuis le début ? demandai-je, alors.

    -Pour te proteger, il ne t'a rien dit.

    Cette réponse n'était pas de Kean, mais de Sevan.

    Il était là, face à moi.

    D'un seul coup, l'ambiance de la salle changea. Elle devint à la fois tendu et électrique.

    -Roy, je vais te reposer la question. Pourquoi est-ce que tu te bats pour y retourner ?

    Sa question fit choux blanc dans ma tête.

    -Pardon ? redemandai-je.

    -Pourquoi te bats-tu pour y retourner, alors qu'il n'y a plus rien pour toi, là-bas ?

    L'air sérieux de Sevan me surprenait un peu, mais sa question me choqua réélement.

    Je ne m'étais même pas poser la question !

    Je croisa le regard de Sevan.
    Il était sérieux, sans une once d'humour ou de malice.

    -Est-ce que tu accepterai que je te réponde, une fois que j'aurai appris ce que j'ai besoin de savoir ? répondis-je, clairement.

    Il ferme les yeux et les rouvrit en hochant la tête.

     


  • 051

    J'ouvris les yeux, doucement.

    Je me trouvais sur un lit simple, d'une petite chambre aux murs turquoise.

    D'une grande fenêtre ouverte, la lumière de dehors était filtrer par un rideau vert.

    Je m'étira et bailla jusqu'à en pleurer.

    Mes larmes me rappelèrent, ce qui s'était produit la veille.

    J'avais honte.

    Je me sentais piteux.

    J'avais régresser jusqu'au petit garçon en larme.

    Je me rallongea, cachant mon visage de la main.

    Tout comme me l'avait dit ma soeur, un jour : "Lorsque tu as honte, tu rougis au lieu de pâlir. C'est drôle !"

    Elle m'avait sortit ça, après m'avoir demander si je n'étais pas tomber amoureux.

    C'était une semaine, après qu'Eleonora ait bien accepter de sortir avec moi.

    Je soupira en souriant.

    -Je suis pathétique, en tant qu'homme et en tant que frère... chuchotai-je, pour moi-même.

    Je remarqua soudain qu'il me manquait quelque chose.

    Un rapide coup d'oeil dans la chambre et mon anxiété revint au galop : Kean n'était pas là.

    J'inspira profondément pour me calmer.

    Je m'étais réveiller il y a seulement 5 jours, à présent.

    Cinq journées bien remplie.

    Je m'étais éveiller dans un champ de blé, en compagnie de Kean.
    J'avais découvert l'Iliade.
    J'avais rencontré Miska et les autres.
    J'avais récolter des âmes.
    J'avais rencontrer Waiba et Sapy.
    Je suis aller au palais de Rioga et rencontrer la famille Royal.
    J'ai rencontré le Vent d'Ouest et Est.
    J'ai rencontré un Dragon.

    Et surtout, avant tout ça ... j'étais amnésique.

    J'ai vécu des choses dont je ne me souvient plus.

    Kean se devait de me dire tout ce qu'il savait.

    Mais avant ça, je voulais essayer de creuser encore, les paroles de Sapy, Waiba et Abriel.

    Qu'entendaient-ils par leçon à apprendre ? Qu'avais-je abandonner de si précieux ? Comment pouvais-je retourner auprès de la seule personne qui me rester ?

    Je m'inquiétais pour Liora.

    Depuis le début, j'avais éviter de penser à elle.

    Ma petite soeur était tout ce qui me restait, au final.

    Je fixais le plafond.

    Je savais que la réponse principal a toutes mes questions, se trouvait dans mes gants.

    Les clauses m'empêchaient de les enlever, il devait bien y avoir une raison.

    Après avoir souffert de l'amnésie d'Eleonora, je m'étais renfermer dans ma chambre une longue période.

    Mais que m'était-il arriver ensuite ?!

    Je ne me souvenais de rien d'autre.

    Finalement, comment étais-je arriver dans ce monde ?

    Le vent Nocturne m'avait dit quelque chose, à ce propos... "une arrivée inhabituel" ou quelque chose comme ça.

    Quelqu'un toqua à la porte puis entra.

    Isil.

    Je me redressa, mais elle me fit signe de me rallonger.

    Comment pouvait-elle voir en étant aveugle ?!

    -Les yeux du coeur peuvent tout observer, contrairement à ceux dont la vue ne voient rien. expliqua t'elle soudainement, en souriant.

    Elle vint s'asseoir sur le bord du lit, le va sa main, puis la posa sur ma tête :

    -As-tu bien dormi ?

    Ayant agis comme un gamin la veille, elle me traitait comme tel aujourd'hui.
    Je sentis mon visage chauffé :

    -Oui, j'ai dormi sans rêver, ça m'a fait du bien.

    Elle hocha la tête, l'air satisfaite.

    -Qu'est ce que tu voulais dire en entrant ?

    -Par rapport à la vue ? demanda t'elle.

    -Oui.

    -Même en étant aveugle, je vois beaucoup de chose. Peut-être bien plus, que ceux qui peuvent voir. Certains même en ayant leur vue, ne peuvent même pas apercevoir ce qui se trouve devant eux.

    J'étais parfaitement d'accord avec elle, sur ce dernier point.

    -Mais pourquoi m'as-tu dit ça ?

    -Tu avais l'air de te demander comment je faisais, pour me déplacer. Les yeux du coeurs voient au-delà des apparences, et nous comprenons beaucoup de chose invisible.

    Elle m'ébourrifa les cheveux.

    -Comment tu me vois ? demandai-je, curieux.

    Elle parut réfléchir puis m'expliqua :

    -Au début, lorsque je t'ai sentit hier soir, tu m'as donné une impression étrange. Tu m'apparaissais comme un esprit en train de disparaître. Lorsque tu étais dans la foret, tu paraissais déjà plus présent, comme un petit garçon sortant de sa grotte.

    -Et maintenant ?

    Je redoutais sa réponse, mais j'avais besoin de l'entendre.

    -Tu parais déjà bien plus présent. Tes énergies sont de retour et afflue de manière significative.

    -Ce qui veut dire ? murmurais-je, perdu.

    -Tu es en train de redevenir toi-même. Une personne dynamique, vive et vivante.

    Redevenir ... moi ... même.

    "Retrouve-toi"

    C'était la première chose que j'avais entendu, lorsque je m'étais éveiller, dans ce champs de blé.

    Allais-je finalement réussir ?!