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    Elle m'observait, devenant de plus en plus pâle.

    -Léna, il ne te reste plus de temps. Lui annonçais-je, ne sachant quoi dire d'autre.

    Elle me fit un grand sourire, un filent de sang, coulant de sa bouche :

    -Tu sais, je n'ai pas peur. Etre fauchée par toi ne m'effraie pas. Tant que je ne retourne pas à mon ancienne vie, tout le va...

    Elle ferma les yeux, l'air épuiser.

    Je me leva et me lit en position, la lame de la faux, sur son coeur.

    -Léna, qu'elle était le but de ta liste ? Quelle mission avais-tu reçu ?

    Toujours les yeux fermer, une larme coula le long de sa joue, se mélangeant au sang.

    -Je devais être comme toi, une ramasseur d'âme. Mais je suis une trouillarde... courage, Roy. Je sais que tu peux y arriver !

    Sur ces mots, son corps se mit à luire et la faux commença a aspiré son âme.

    Son corps disparu sans laisser de trace, comme les autres.

    Une fois que tout fut finit, ma liste sortit de ma poche et se mit a flotté devant moi.

    Elle se déroula jusqu'à la fin de la liste et le nom de Léna apparut en dernière.

    Le nom se fit railler et la liste s'enroula pour retourner à sa place.

    Je soupira.

    Une ramasseur d'âme, comme moi.

    Avait-elle retrouver la mémoire, au dernier moment ?

    Je sortis de la chambre d'un pas traînant, le coeur lourd.

    Abriel m'attrapa et me serra contre lui :

    -Roy, tient bon ! Tu as fait la meilleur chose, pour cette oubliée !

    -Abriel a raison. Elle a fait son choix et tu as exaucé son voeux. Tout ira bien. Fit la voix de Sapy.

    -La disparition de quelqu'un se déroule si vite... et le corps parait si fragile... est-ce pour cela que je dois limiter mes contactes physiques, avec les temporels ? demandai-je, ne sachant pas quoi faire de ma frustration.

    Le hibou se posa sur mon épaule, tandis qu'Abriel reculait :

    -Ce n'est pas vraiment ça. Tu es sensibles aux âmes. Elles te font souffrir par leur proximité, tu dois donc limiter tes approches, le plus possible.

    -Abriel a raison. Mais apprend aussi que tu pourrais aspirer des âmes, sans faire exprês. Ca t'es déjà arriver, parce que tu es puissant. Maîtrise-toi au mieux et finit cette liste, que tu puisses retourner dans ton monde !

    Il donnait l'impression à vite vouloir me voir partir...

    Je soupira à nouveau, las de toutes ces histoires.

    -Bien ! Fit Abriel, en frappant des mains. Je te laisse le choix : veux-tu visiter la capital ou veux-tu aller faire une sieste ?

    La sieste me tentait bien !

    -Je ...

    -Il va venir visiter la capital ! S'exclama une voix derrière moi.

    Kean reprit son apparence de petit garçon, me donnant la main et s'exclama, à son tour :

    -Sevan, ne décide pas à la place de mon maître ! Il fait ce qu'il veut !

    Sevan répondit par une grimace, tout en me jettant un coup d'oeil.

    -Maître, vous devriez aller vous reposer. me conseilla Kean.

    Je savais que j'aurais dû l'écouter.
    Kean était bon conseiller.

    Mais la découverte de la capital m'intrigué et me ferait changer d'humeur.

    -Nous y allons maintenant ? N'y a t'il pas trop de monde, dans les rues ? demandai-je, ne voulant plus ressentir de douleur pour aujourd'hui.

    -Ne t'en fait pas, je m'occupe de tout. Fit Abriel en partant. Rejoint-moi aux écuries dès que tu es prêts, je vais en finir avec cette réunion de ministre barbant !

    L'intervention du Vent d'Ouest avait donc dû le réjouir...

    Le hibou émit un petit son aigus, avant que la voix de Waiba ne remplace celle de Sapy :

    -Roy, tout va bien ?

    -Bonjour Waiba. dis-je, en commençant a avancé.

    -Roy, comment va Léna ? Elle t'a trouvé ?

    Sa voix se faisait inquiète.
    Je passa devant la chambre du grand-père, dont la chambre était fermer, à présent.

    -Elle m'a trouvé, ou plutôt je l'ai trouvé, si je puis dire. Elle était dans un sale état...

    -Je sais. Vicka avait finit pareil... et maintenant ?

    -Je ... je viens de la fauchée.

    Un silence plana quelques secondes, avant qu'elle ne reprenne la parole, la voix légerement tremblante :

    -Je vois. Oui, c'était le mieux à faire, merci Roy. Cette petite n'a pas eut la même chance que moi, alors qu'on se ressemblait tant...

    -Tu parles du fait que vous ne vouliez pas retourner dans l'autre monde ?

    -Oui, c'est exacte.

    Je repensa à ma vie, avant de rencontrer Eléonora.

    Les souvenirs de cette epoque m'était encore floue, mais je savais que j'avais perdu ma mère étant encore jeune. A cette époque, j'étais au collège, tandis que Liora venait d'entrer au primaire.

    Certainement par souffrance, papa partait en voyage d'affaire tout le temps.
    Peut-être ne voulait-il pas vivre dans une maison, sans sa moitié ?

    Avec l'absence de nos parents, j'avais dû m'occuper moi-même de ma petite soeur. Elle était devenu mon unique soleil. Ma raison de vivre.

    A force de cuisiner, j'avais perdu le sens du goût, de ma propre cuisine.

    Grâce au travail de papa, on ne manquait de rien. Il nous envoyait régulièrement de l'argent et nous appeler souvent, pour s'excuser de son absence.

    Dans ces appels, je ressentais une grande tristesse.

    Mais il ne nous laissait pas de chance, pour le consoler. Il ne faisait que s'excuser.

    Tout en prenant soin de ma soeur, je continuais mes études.

    C'est en arrivant au lycée, que je fis la rencontre de mon deuxième soleil, qui éclaira mon monde.

    Oui, Eléonora.

    -En y repensant bien, ma vie n'avait pas été si triste... murmurais-je, pour moi-même.

    -Eh bien ce n'est pas le cas de tout le monde ! L'autre monde est détraquer, comme monter à l'envers !

    Je ris, tout en descendant l'escalier :

    -Que veux-tu dire ?

    Kean nous écoutait en silence, marchant toujours main dans la main.

    -Les gens sont rivés sur leur écrans, des parents battent leur enfant, des enfants battent leur parents, mais le pire... c'est qu'il suffit de quelques images à la télé, pour que les gens croient les bêtises qu'ils racontent !

    -Oui, je suis d'accord avec toi. Mais l'autre monde n'est pas que mauvais... il y a des paysages magnifiques, la technologie rend pas mal de service et puis, il y a aussi des enfants bien élever !

    -Hum ! Tu parles de la nature qui est en train de disparaître à cause des humains cupides, qui ne pensent qu'à l'argent ?

    J'arrivais enfin au halle d'entré du palais.

    -Il est vrai que l'argent fait tourner le monde... les gens ne pensent qu'à cela.

    -Oh ? A ton intonation, tu me fais comprendre que tu n'étais pas comme ça, toi aussi ? Alors à quoi pensais-tu ?

    Elle était curieuse.
    Mais ma réponse lui rabbatit le caquet, car elle ne se résumait qu'en un seul mot :

    -Eléonora.