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    Le hibou fut silencieux pendant plusieurs minutes, jusqu'à ce qu'un long soupir exaspéré retentissent.

    -Très bien, j'ai compris. Mais rentre vite, je m'ennuis moi ! Et puis, dans deux jours, il y aura le festival maritime ! Tu as intérêt d'être rentré d'ici-là !

    Je venais de passer devant des gardes, qui sursautèrent, en entendant le hibou haussait la voix.

    Un sourire idiot m'échappa.

    -Un festival Maritime ? demandai-je, curieux.

    Heureusement que j'avais ma capuche, car le Vent d'Ouest me sauta dessus, provoquant un vent glaciale autour de moi.

    -Festival ? Ai-je bien entendu ? s'exclama t'elle ravie. Où ça ?

    -Waiba vient de me dire, que ce sera dans deux jour, à l'Iliade.

    Toute heureuse, elle se mit a danser, faisant tourbilloner les feuilles environnantes.

    -Enfin, de toute façon, les petits oubliés de la foret t'attendent ! Alors rentre vite !

    -Je vais essayer. Pour le moment, je vais aller visiter la capital avec Abriel.

    A cette annonce, elle se remit a soupiré, puis s'exclama :

    -C'est quoi ce traitement de faveur ? Abriel est un traitre ! Lui qui disait ne pas aimer les ramasseurs d'âme !

    La voix de Sapy rententit soudainement, me vrillant les oreilles :

    -Waiba, tu es encore en train de lui parler ? Fiche-lui la paix, enfin !

    Quelques rires et hurlement suivirent, puis le hibou se tu, comme si on avait raccroché les combinés.

    Je soupira de soulagement : pas trop tôt !

    Waiba m'avait divertit.
    C'était peut-être le but de son appel.

    Mais le souvenir de Léna était bien trop frais, pour s'effacer totalement.

    Je préférais m'occuper des âmes, avec lesquelles je n'avais aucun lien, c'était moins douloureux.

    Son sourire et sa larme ne quittaient pas mon esprit.

    Elle me faisait confiance, alors que j'avais tout oublié d'elle...

    Kean me serra la main, plus fort qu'il ne le faisait déjà :

    -Maître, les écuries sont par là. m'indiqua t'il seulement, en me montrant le lieu d'entraînement de la veille.

    L'odeur nauséabonde parvint rapidement à mes narines, me faisant éternuer comme jamais.

    Plus on s'en approcher, plus les hennissements se firent puissant.

    Kean m'observa à nouveau, fixement.

    Alors que j'allais ouvrir la porte, en essaynt de la tirer, celle-ci coulissa sur le côté.

    Je me retrouva nez à nez, avec le prince.

    -Re-bonjour Roy ! Fit-il, ravie.

    Je fis un bref salut de la tête, avant d'observer les chevaux.

    Les chevaux... qui n'en était pas !

    Les écuries étaient remplies de pégases !

    -C'est une blague ? chuchotai-je, pour moi-même.

    Le prince se mit à rire :

    -Roy, tu as dit la même chose la dernière fois ! Tu ne t'es toujours pas fait à l'idée, que les pégases sont le meilleur moyen de transport ?!

    Il était bien familier avec moi. Nous étions donc, censé bien nous connaître.

    Sa réaction, lors du déjeuné l'avait indiquer clairement.

    Que s'était-il passé entre nous ?!

    Le prince s'avança, tandis que je recula d'un pas.

    -Pour est-ce que tu recules ? Tu n'as rien à craindre de moi pourtant, puisque je suis devenu pourfendeur.

    Pourfendeur ?!

    Ce n'était écrit dans aucun livre.
    Et puis, si c'était le prince, il ne pouvait pas être un perdu, donc pas de liste, ni de mission.

    Je dû réfléchir un peu trop, car je commença à avoir mal à la tête.

    Le pégase derrière moi, posa soudain sa tête sur la mienne et fit tomber ma capuche.

    Kean jeta un regard noir à celui-ci, puis se tourna vers moi :

    -Maître, tout va bien ? Vous devriez annuler et aller vous reposez !

    Il se comportait en véritable papa poule !

    Je lui tapota la tête en souriant, amusée à l'idée qu'il était aussi concerner par mon état.

    Le prince se pencha vers Kean, l'observa de haut en bas, puis hocha la tete, l'air satisfait :

    -Voici donc ton arme, Roy. Une faux bien aiguiser qui te va à merveille !

    Comment savait-il cela, alors qu'il n'avait pas vu Kean sous sa forme d'arme ?!

    Il leva alors la tête vers moi, puis me dévisagea, pour finir par me regarder droit dans les yeux :

    -Roy ... tu as changé.

    La princesse apparut derrière lui, en tenu d'équitation, beige.

    -Dis donc, Alfie, tu pourrais éviter de critiquer les gens ? Excuse-le, il n'est plus très à cheval sur la politesse, apparement.

    -Alice ! Tu viens avec nous ?

    Côte à côte, on se rendait compte qu'ils étaient vraiment jumeaux. Le même visage et la même taille.

    -Oui, du moment qu'Abriel est avec moi, je peux venir... fit-elle, en souriant.

    -En espérant que l'autre andouille ne se montre pas. murmurai-je, pour moi-même.

    La princesse se mit à rire, tandis que le prince m'observa suspicieusement.

    Il s'approcha à nouveau :

    -Tu as le visage de Roy, la voix de Roy ... mais tu n'es pas Roy. Il n'aurait jamais dit une chose pareil !

    La princesse lui donna un coup sur la tête, tandis que Kean lui avait donner un coup de pied au mollet.

    Le prince se tenait la jambe :

    -Mais c'est qu'il fait mal, en plus !

    Apparement le coup de la princesse avait été trop mou.

    -Alfie tu manques vraiment de délicatesse ! Roy a perdu la mémoire il n'y a pas longtemps, un peu de tact et de retenue ! s'exclama t'elle, les mains sur les hanches.

    Le prince se tourna vers moi, choqué :

    -Tu as perdu ... la mémoire ? Alors ce que m'ont raconté les perdu est vrai ?! La planète a exaucé ton souhait ?!

    J'haussa les épaules :

    -Sapy m'a dit que oui.

    Ces épaules s'affaisèrent, tandis qu'il se posa dos au mur :

    -Je comprend mieux, pourquoi tu ne m'as pas reconnu !