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    Je passa les portes du palais.

    A l'interieur, l'agitation était à son sommum.

    Les gardes paraissaient nerveux, les servantes courraient dans tout les sens et les nobles accouraient vers la salle du trône.

    J'ignora la salle, remplie de larme hypocrite, et me dirigea vers l'aile de l'ex-Roi.

    En montant les escaliers, je sentis le regard de Kean.

    -As-tu quelque chose à me dire ? demandai-je, curieux.

    Il secoua la tête, puis ouvrit la bouche, avec hésitation :

    -Je ... ce que vous aviez dit au Vent d'Est... puis-je aussi prendre ces mots pour moi, maître ?

    -Prend-les comme tu le sent. Mais à mon avis, contrairement au Vent d'Est, tu n'agis pas par mimétisme. Je trouve que tu exprimes tes émotions bien ouvertement.

    Il parut surpris et un petit sourire timide apparut sur son visage.

    On arriva devant la porte de la chambre.

    Elle s'ouvrait sur un scène que je n'avais jamais vu, depuis que je m'étais éveiller dans le champs.

    Le prince et la princesse entouraient leur grand-père, discutant et pleurant en même temps.

    Le roi et une femme habillait de noir (surement la reine) était là, s'enlaçant et pleurant.

    Le roi observait son prédecesseur, les yeux emplit de doute et d'inquiétude.

    C'était la première fois que je voyais une famille dire Adieu, à celui que je devais fauché.

    Je comprenais maintenant la difficulter que représenter, de devenir faucheur.

    Je soupira, sentant l'appel de l'âme se faire plus vibrante.

    -Kean. Il est temps... murmurai-je, en sentant mon ventre se tordre.

    Il hôcha la tête et se transforma.
    Je tira bien ma capuche, jusqu'a mon nez.

    J'entra dans la pièce, et lança seulement :

    -C'est l'heure.

    La princesse éclata en sanglot, le prince couru dans les bras de son père et la Reine secoua la tête, pleurant à grosse larme.

    Je m'avança vers le vieil homme, autrefois à la tête du pays.

    Il semblait sympathique, mais son teint pâle montrait son état.

    -Je suis désolé, mais il faut que vous sortiez. demandai-je.

    La princesse secoua la tête.

    -Ne pouvez pas faire une exception, grand ramasseur ? demanda le Roi.

    Je secoua la tête. Je savais d'instinct qu'il ne fallait personne avec moi.

    -Je ... continua t'il.

    Il n'eut pas le temps de parler, que le vieil homme se redressa légèrement et fusilla son successeur du regard :

    -Arik ! Tu es le Roi ! Si toi aussi tu ne respectes pas les règles de ton pays, qui les respectera ?! Sors maintenant !

    Pour un vieil homme mourrant, il avait l'air bien énergique...

    Le Roi s'avança vers moi et inclina la tete, penaud :

    -Je suis désolé, Grand Ramasseur. Je retira ma demande.

    Je secoua la tête.

    Il prit délicatement sa femme dans ses bras et l'entraîna doucement vers la porte.

    Le prince jeta un dernier regard vers son grand-père, puis sortit en courant.

    Ne restez plus que la princesse.

    Elle tenait fermement la main de son grand-père contre son front.

    Celui-ci se rallongea en soupirant :

    -Si celui-là se met à douter, je vais m'inquiéter pour l'avenir de ce pays...

    Sa remarque me fit sourire.

    Il avait beau savoir que c'était sa fin, il ne semblait pas effrayer.

    -Grand-père... grand-père ne part pas... chuchotait-elle, épuiser.

    -Alice, ma petite princesse. Je vous ai déjà dit, tout ce que j'avais à vous dire. A présent, laisse le Grand Ramsseur faire son travail, comme la loi l'indique.

    Elle secoua la tête :

    -Je refuse... je ne veux pas ... je viens avec toi...

    -Alice, ne fait pas l'enfant gâté. Mon temps dans cette vie-ci est terminé, je dois retourner au cycle. Lève-toi et devient ma fierté, en héritant du trône.

    Elle secoua encore la tête. Il continua :

    -Alice, plus de temps passe et plus le Ramasseur souffre. Plus le temps passe et plus je me rapproche du monstre. Laisse-moi mourir en tant qu'Erakien.

    Elle sursauta au mot "mourir" et releva sa tête pleine de larme. Elle se sécha les yeux et les joues, puis se leva.

    -Grand-père, je suis fière d'être ta petite fille ! s'exclama t'elle. Je ... j'ai hâte de te revoir, dans ta prochaine incarnation...

    Il hocha la tête avec fierté.

    Elle l'enlaça avec force, puis sortit de la chambre à reculons, puis ferma la porte.

    Il avait le regard vide, fixant la porte.

    -Ne vous inquiétez pas, elle est forte et le restera. lançais-je, pour le rassuré.

    Il tourna sa tête vers moi et m'observa l'air intrigué :

    -Je sais, tout mes petits sont fort. Mais, Grand ramasseur, j'ai une question...

    Je lui fit signe de parler, tandis que la douleur commençait à me bloquer la respiration.

    -Grand Ramasseur, savez-vous si ma réincarnation a déjà été décider ? J'ai demandé à Abriel, mais il m'a seulement dit de vous le demandez...

    Comment diable pouvais-je savoir une chose pareil ?!

    "Maître, mettez le bout de la lame sur son front, délicatement et fermez les yeux."

    -Je vais vérifier. annonçais-je. Fermez les yeux.

    Il les ferma et je fis ce que m'avait conseiller Kean.

    Le compteur de chiffre apparut dans mes pensées. Il ne restait presque plus de temps.

    A côté du compteur, se trouva quelque chose de nouveau. L'écriture n'était ni humaine, ni Erakienne, mais je la comprenais.

    "Réincarnation = enfant de Létal. Cycle 3"

    Qu'est-ce que sa voulait dire ?! Me demandai-je, en rouvrant les yeux et retirant ma faux.

    -Savez-vous ce que veut dire Létal ? demandai-je.

    Il parut surpris, puis répondit :

    -Létal est une race d'Elfe, se trouvant dans le pays de White. Vais-je y être incarner ?

    -Oui, vous allez renaître parmi eux.

    Il soupira de satisfaction :

    -Je suis heureux de savoir, que je vais être de nouveau incarner dans ce monde. Merci, Grand Ramasseur.

    Il avait les yeux apaiser. Il paraissait n'avoir ni doute, ni regret.

    Mais je voulais faire les choses dans l'ordre. Je demanda donc :

    -Avez-vous des regrets ?

    Il secoua la tête :

    -Aucun. Grâce à vous, ma petite-fille va s'occuper des orphelins et des enfants des bas quartier. Savoir cela me tranquilise, je vous en remercie.

    -Je n'ai fait que la conseiller, mais c'est avec plaisir.

    Il sourit doucement.

    Son visage se vida de ses rides d'inquiétudes et il paraissait complètement paisible, à présent.

    De ma main droite, je ferma ses yeux.

    Je m'approcha de son oreille et lui chuchota :

    -Dormez en paix, jusqu'à votre prochain réveil.

    Je mis ma main gauche au-dessus de son coeur et la fumée sortit.

    De ma main droite, je serra ma faux et faucha la fumée, alors que le vieil homme, l'ex-Roi du pays, expirait pour la dernière fois.

    Une fois l'aspiration finit, le corps commença à disparaitre.

    La liste lévita au-dessus du corps et le nom de l'ancien Roi fut rayer.

    "Elouan Hermelin Airgead"

    C'était son nom.

    Lorsque tout eut disparu, la liste se replia et revint dans ma poche.

    -Mission accomplit... chuchotai-je.

    "Que comptez-vous faire à présent, maître ?"

    -Très bonne question. Je pense qu'après être rentré à l'Iliade et d'aller à ce festival, on fera un petit tour chez Waiba et Sapy.

    "Et ensuite, maître ?"

    -Ensuite ? Direction White, à la recherche de Léna.

    Ce plan me paraissait parfait.