010

Alors que Luna buvait du nectar, à nouveau face à moi, elle s'exclama, en me regardant droit dans les yeux :

-Calme-toi, Rune. Il ne t'arrivera rien, je te le promet.

Le poignard était là, sur la table.

J'avais été poignarder par une lame d'argent, auparavant. Lorsque j'étais plus petit. Lorsque je venais de détruire ma première ville. Par qui ? Aucune idée...

Inconsciemment, j'avais commencer à manger, tout en ayant le regard rivé sur la dague, dont petit à petit, l'apparence m'apparut familière.

Des doigts claquèrent devant mes yeux, me les faisant papillonner et sursauter.

-Mais ça va pas, Luna ? Tu veux faire sauter l'auberge ? fit Sven en me plaquant une main sur les yeux.

J'étais une véritable bombe ambulante, Luna avait l'air d'être prête a allumé ma mèche à tout moment ... c'était elle, le vrai danger !

-Pourquoi ? demanda t'elle en mangeant son maïs griller.

-Luna, je crois que ta prédécesseur ne t'a pas informer correctement ! Rune est une bombe à retardement. Là, par exemple, à cause de la lame, il est tendu. Il aurait suffit que Sven ne bouge pas, pour que tu meurs... expliqua Helga.

L'elfe lâcha manifestement son maïs, qui retomba dans l'assiette avec fracas :

-A ce point là ?

-Il ne contrôle rien. Et ce n'est pas de sa faute. Pas de geste brusque et pas de contrariété, c'est tout. fit Helga.

-Sven enlève ta main, ça va...

Alors qu'il retira sa main, j'entendis ma soeur claquait de la langue :

-Tsk...

-Helga, on doit rentrer. Sinon, ça va être dangereux ! annonça Sven en se levant, pour aller payer.

-Pourquoi ? Je suis calme, là ...dis-je en finissant mon verre d'eau.

-Rune, tes yeux sont fluorescent ! Tu sais ce que ça veut dire ? On rentre ! s'exclama t'elle en se levant. Et ne regarde personne dans les yeux !

Je me leva en ronchonnant, tête baisser, sous le regard surpris de l'elfe qui nous suivit.

-Merci pour le repas, mais pourquoi êtes-vous si presser ?

On avait déjà atteint l'une des première rues.

-Lorsque son regard est fluorescent, il peut subjuguer n'importe quel être terrestre. Tu deviendras son serviteur pour l'éternité, jusqu'à ce qu'il te dise de mourir. C'est trop dangereux ! s'exclama Helga.

On était arriver au pont.

-Sven, je peux monter sur toi ? demandais-je, en baillant à nouveau.

Il se transforma et me fit signe de monter.

Luna et Helga s'enlaçait :

-Je suis désolé que cela ait été bref, je te reverrais la semaine prochaine !

-Ne t'inquiète pas, je comprend. Je vais essayer de me renseigner, sur son manque.

Elle se lâchèrent et Helga se transforma à son tour, sous le regard d'une elfe émerveiller.

Pour ne pas que nos regards se croisent, je m'allongea sur mon frère, près de son cou.

Il s'envola rapidement.

Grâce a mes écailles aux coudes, je pouvais m'accrocher aux siennes, sans me tenir.

Je me mis donc sur le dos, observant les étoiles.

Etait-je capable de les subjuguer, elles aussi ?!

Doucement, j'entendais mon frère gronder, de temps en temps.

Le temps du vol me paraissait infinis.

Alors qu'on arriva au palais, une miko ouvrit la porte et eut le malheur de croiser mon regard. Je l'avais détourner trop tard...

Se rendant compte de ce qui s'était produit, ma soeur s'activa :

-Ayame, passe-moi un foulard. fit Helga en reprenant forme humaine.

Quelqu'un me frôla :

-Waaa ... tient, Rune est réveillé ?

Camé. L'un de mes aînés.

Il eut l'air de remarquer la jeune fille à genoux devant moi, tête baisser.

-Non, tu as encore subjuguer quelqu'un ?! fit-il, sur un ton exaspéré, alors que son visage montrait un franche amusement. Père va encore se mettre en colère !

Camé était l'un des rares, à ne pas vouloir vivre parmi les terrestres. Il préférait rester dragon, profitant de son statut et tout ces avantages. En général, mes bêtises l'amusaient, bien qu'il ne participait jamais. Il restait spectateur.

Sven s'approcha, lançant un regard mauvais à Camé et me banda les yeux.

-En route chez père ! s'exclama t'il d'un air las.

-Comment s'appelle-t'elle ? demanda Helga à la miko dorée.

-Eri.

-Rune ! s'exclama Helga.

Je soupira :

-Eri, suis-moi.

Au bruit de pas, je devinais que la Miko s'était lever et me suivait.