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    On se fixa quelques secondes, avant qu'il ouvre la bouche, pour la refermer.

    Je pris un inspiration.
    Et expira longuement.

    Ça aussi, c'était de ma faute.

    -Bonjour Nicolas. On peut parler ?

    Il hocha la tête, sans un mot.

    Il me suivit jusqu'au jardin.

    -Je suis désolé... lançais-je, ne sachant pas vraiment, par quoi commencer.

    -Pourquoi ?

    Il sortait enfin de son mutisme.
    Entendre le son de sa voix me fit du bien.

    -Pour tout.

    -C'est à dire ?

    Il ne me regardait pas.
    Il fixait le vide, droit devant lui.

    -Je... pour t'avoir dit des mots blessants, lorsqu'on s'est quitté. Pour t'avoir tout cacher. Pour ... ne plus sentir l'empreinte.

    J'observais ses réactions.
    Il paraissait las.
    Il paraissait abandonner.

    -Je... comprend.

    Son visage ne laissait rien paraître.

    -Nicolas, s'il te plaît, dit quelque chose ! Parle-moi, dis-moi ce que tu ressent par rapport à tout ça !

    J'en demandais peut-être trop.
    Mais je voulais savoir.

    Il daigna de me regarder.
    Droit dans les yeux.
    Je lu dans les siens une souffrance immense.

    -Imagine... que tu as faim. Très faim. Tu as une part de ton gâteau préféré, poser là, devant toi. Mais tu auras beau avancer vers lui, tu ne t'en rapproches jamais. Et tu restes là... avec ta faim.

    L'image était très parlante.

    -Je suis ton gâteau préféré ?

    -Tu es le seul gâteau, que je pourrais avoir dans cette vie. C'est ça l'empreinte. On naît l'un pour l'autre. Si tu ne le ressent plus, moi je le sent toujours. Et je t'avoue que c'est dur...

    On s'était arrêter de marcher.
    On s'était mit face à face.

    Nos visages pas loin, l'un de l'autre.

    -Lily... murmura t'il, est-ce qu'au moins j'ai encore une petite place, dans ton coeur ?

    -Oui. Mais pas comme avant. D'après Cal, je ressentirai à nouveau l'empreinte, après ce que nous devons faire.

    -Tu as l'air de beaucoup aimer Cal. C'est un type sympa.

    J'hocha la tête.
    Puis compris ses insinuations.

    -Nicolas, je... Cal a fait énormément, pour moi. C'est étrange, mais je le considère comme un membre de ma famille. Tout comme Sasha, Aria et les autres. C'est étrange, mais c'est comme si on avait tous un lien fraternel...

    -Ne justifie pas tes sentiments. Cal m'a déjà expliquer. Si tu as besoin de temps, j'attendrai ce qu'il faut. Mais promet-moi au moins, que tu reviendras vers moi.

    -C'est promis.

    Oui, promis.
    Il le fallait.
    Je le lui devais.
    Pour toutes sa patience, ses intentions et son amour pour moi.

    Il hocha la tête, puis avança ses bras.
    Je me laissa faire.
    Il m'enlaça doucement.

    On resta comme ça, plusieurs minutes.
    Je savais qu'il écoutait mon poul.

    Lorsqu'il se détacha, il m'embrassa sur la joue.

    -Merci, Lily.

    -Merci, Nicolas.

    Il mit sa main dans la mienne, et se mit à marcher.

    -Comment vont les autres ? demandai-je, curieuse.

    -Tous au lycée, pour nos amis humains. Leur vie n'a pas vraiment changé. Adrien est au nid. Emile a disparu depuis 6 mois. Quand aux autres, ils sont rester les mêmes, bien que Ruben est un peu étrange.

    -Le club existe toujours ?

    -Oui, mais ils ne fonctionnent plus comme avant. D'après Ray, les jeux n'avaient plus la même saveur, à cause de ton absence...

    -Et toi ? Qu'es-tu devenu ?

    Il hésita, puis expliqua :

    -Dès que tu as disparu, j'ai essayé désespérément de te chercher. N'y arrivant pas, j'étais prêt à tout abandonner... puis ton père m'a prit en tant que secrétaire, pour me garder à l'oeil. Depuis que tu as disparu, je ne suis pas retourner au lycée.

    Il avait jeter en l'air sa vie pour moi.

    -J'ai été méchante pour rien, donc... lançais-je, en soupirant. Je pensais qu'en te rejetant, tu me détesterai et n'essaierais pas de me suivre.

    -Tu rêves. Je t'aime depuis qu'on est gosse, je ne te lâcherais jamais.

    Mon cerveau fit un stop.
    Mes neurones se déconnectèrent momentanément.
    Lorsque ma tête redémarra, je me tourna vers Nicolas.

    Pour la première fois de ma vie, je le vis rouge tomate comme jamais.

    -Enfin... je veux dire...

    Il baffouillait.

    -Oui, je t'aime. Pas qu'a cause de l'empreinte. Par ce que c'est toi.

    Mon coeur fit un bond.
    Qui se calma vite.
    Trop vite.
    J'aurai voulu que cette sensation, dur plus longtemps.

    Sa déclaration soudaine m'avait surprise.
    J'aurai voulu lui répondre, mais je ne pu que rester silencieuse, face à lui.

    -Lily, fit-il en serrant ma main, je ne te le dis pas parce que je veux te mettre la pression. Je te le dis seulement parce que je ne veux avoir aucun regret. J'attendrai que tu reviennes vers moi, de toi-même.

    Il était adorable.
    Il l'avait toujours été.

    Je serra sa main en retour.

    Le téléphone dans ma poche vibra.

    Sans retiré ma main, je le pris et décrocha :

    -Allo ?

    -Lily ! Tu es vivantes, je ne peux pas y croire ! Comment tu vas ?

    Jo.
    C'était la voix de Jo !
    Une larme coula sur ma joue, une fois de plus.
    J'étais ému.

    Nicolas me prit dans ses bras une nouvelle fois, en silence.

     


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