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    -Voici mon père... annonça la jeune femme, en hoquetant.

    Elle s'approcha de l'homme pâle, l'embrassa et sortit, sans se retourner, en refermant la porte.

    Je m'approcha de l'homme et m'assit à ces côtés.

    Il ouvrit les yeux avec peine.
    Ces cheveux grisonnants montraient un âge avancé.
    Que devais-je faire, à présent ?

    "Laissez votre corps s'exprimer. Votre corps se souvient de tout. Faites-lui confiance."

    J'inspira profondément et arrêta de réfléchir. Des mots vinrent à ma bouche, qui sortirent seul, sans ma volonté :

    -Avez-vous des regrets ?

    L'homme hôcha la tête, doucement et s'exprima avec peine :

    -Je n'ai pas eu le temps nécessaire, pour trouver un époux à ma fille...

    -Si je vous dis que j'essaierai à votre place, avez-vous d'autres regrets ?

    Il secoua la tête, en souriant :

    -Aucun regret, ne me reste. Dîtes simplement à ma femme, que je l'aimais et que j'ai été fière, d'être son mari.

    Ma tête s'hôcha, ma main droite ferma les yeux de l'homme, doucement. Ma bouche s'approcha de l'oreille du mourrant, pour y chuchoter :

    -Dormez en paix, jusqu'à votre prochain réveil.

    De là, je me redressa et mit ma main gauche, au-dessus du coeur. Une fumée lumineuse sortit de sa poitrine, tandit que l'homme expirait pour la dernière fois.

    Ma main gauche restait suspendu, au-dessus du corps, alors que ma main droite tenait Kean.

    Puis je faucha délicatement dans la fumée, qui se fit aspiré par la faux.

    Lorsque tout fut aspiré, le corps commença à disparaître...

    "Lorsque l'âme disparaît, le corp n'a plus lieu d'être et disparait sans laisser de trace. C'est ainsi que cela se passe, dans ce monde."

    -Je vois... murmurais-je, comprehensif.

    "Mais si l'âme n'est pas récolter à temps, celle-ci souffre tellement qu'elle va devenir impur et néfaste. Ce qui va conduire le corps, à se transformer en monstre."

    Je comprenais mieux son impatience, de ce matin.

    Lorsque le corps entier eut disparu, la liste sortit de ma poche et se déroula devant moi, flottant dans les airs.

    Un nom fut rayer de la liste.

    Puis la liste s'enroula et revint à sa place, d'elle-même.

    -Dois-je m'occuper de tout les morts de ce monde ?

    "Ce serait l'idéale, mais je ne peux percevoir les âmes qu'à 4 000 km à la ronde. C'est pour cela que vous voyagez beaucoup, pour en récolter le plus possible."

    Si ça me permettait de retourner sur terre... et de retourner auprès d'Eleonora, cela ne me faisait pas peur !

    -Saurais-tu détecter l'âme de Léna, si je voyage ?

    "Oui, je détecte les âmes et je connais la sienne. Il n'y aurait aucun problème."

    -Bien. Me reste t'il quelque chose à faire ? demandai-je, en considérant la chambre.

    "Seulement transmettre les souhaits du mort, à sa famille. Au moment  le nom est rayer de la liste, votre mission est accomplie."

    Bien. Il était donc temps d'aller visiter un peu cette ville !

    Je sortis de la chambre.
    Une femme à l'apparence, à peine plus âgée que la première m'attendait.

    -Qu'a dit mon mari ? fit-elle, tremblante.

    Je replaça Kean sur mon épaule, et lui transmit ce que l'homme m'avait dit.

    Elle se mit à pleurer en souriant :
    -Quel Don Juan, jusqu'à la fin il m'aura déclarer son amour !

    Un petit garçon aux yeux rougit par les pleurs, lui tendit un tissu.

    -Pour ce qui est de ma fille, on s'en occupera ! Ce n'est pas les prétendants qui manque ! Fit-elle, avec plus d'assurance, en se frottant les yeux.

    -Savez-vous oú Pépé va être réincarner ? demanda le petit, les yeux pleins d'espoir.

    -Pas encore. répondis-je, sans le vouloir. Sur ce, je me retire...

    Je descendis et sortit de la maison.

    La jeune fille etait là, séchant ces larmes.

    A ma vue, elle se précipita vers moi, s'arrêtant à un pas :

    -A t'il sourit ? M'a t'il blâmé ?

    -Il a sourit. Il souhaitait te voir marier. répondis-je, simplement.

    Elle hôcha la tête, tristement.

    Je pris ce geste comme la fin de la discussion et m'en alla.

    -Kean, je voudrais visiter la ville. annonçais-je, impatient.

    "Ce n'est pas prudent, maître. C'est une heure de foule, vous pourriez toucher quelqu'un par imprudence !"

    -Toucher quelqu'un ?

    "Mieux vaut que vous alliez au sapin, revoir les clauses de votre contrat."

    Ces conseils étaient précieux, j'accepta d'y adhérer.
    Mais le fait que les rôles étaient inverser m'agacé un peu !

    C'était au faucheur de fauchée et non à la faux d'utiliser le faucheur !

    Tient, une pensée pareil... je commençais a faire des énigmes comme lui !

     





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