Un long silence suivit sa tirade.

J'analysa le texte qui glisser naturellement dans mes pensées, comme si je l'avais appris par coeur depuis longtemps.

Harmonie resta silencieuse, me donnant du temps pour tout assimiler.

- La première partie m'a l'air à la fois simple et compliquer... mais la seconde ... pourquoi suis-je considéré comme un être entre la création et le tabou ?

-L'existence même du sang bleu est contre nature. Mais la tienne va apparemment plus loin. Legato m'a dit que ton feu avait une ombre, une existence propre que le feu naturel ne possède pas.

-Je suis une erreur de la nature ? m'exclamais-je, dégoûter.

-Non, ce n'est pas ce que j'ai dit ... A part le ciel, as-tu déjà vu du bleu dans la nature ? 

-Un papillon ?

-Je parle d'un paysage. Le bleu n'existe pas.

-Il y a bien des roses bleu !

Sa flamme secoua par la négation.

-Les roses bleu sont modifier par l'humain, elles ne sont pas naturel. Les Sicarius d'avant le déluge, était proche des bêtes sauvages aimant tuer par pur instinct, le massacre était un passe-temps. Jusqu'à ce qu'un groupe de Sicarius réussi a trouvé un semblant de raison et voulu changer leur nature, ils mirent donc en place un rituel, semblable à ceux des sorcières de cette époque et réalisèrent leur souhait, grâce à un Septuor, dirigé par Yodel.

-Ils ont donc changé leur nature par un rituel... ce qui est contre-nature.

-Tu as compris. Certains Sicarius n'ont pas voulu changer, ceux-ci sont les ancêtres des vampires.

J'hocha la tête, fasciné par ce cours d'histoire soudain.

-Tu as dit tout à l'heure que Variation a donné le texte à Thôt ... comment est-ce que tu le connais ?

-La mémoire du sang... il faut vraiment que tu demandes à Legato de t'expliquer. Un exemple physique serait plus compréhensible. As-tu d'autres questions ?

-Une dernière ... comment saurais-je où est-ce qu'il faut qu'on se réunisse tous ?

-Tu le sauras en temps et en heure. Ton instinct t'y amènera sans que tu ais de question à te poser, que tu le veuille ou non. 

La flamme s'assombrit un peu, le cyan prenant plus d'ampleur :

-Tu as suffisamment dormi, tu devrais te réveiller. Il se passe des choses étranges dans le palais.

Je n'eu même pas le temps de répondre, que je sentis mon corps tout engourdit.

Ma conscience avait refait surface trop rapidement.

Les yeux toujours fermaient, je sentais que j'étais dans la même position qu'un bébé qu'on berçait.

Sans même ouvrir les yeux, j'avais compris que Legato s'était assis sur son trône et m'avait prit sur lui, profitant que je ne puisse pas ronchonner.

[...]

Une conversation déjà bien avancé me parvint.

Une voix qui me disait quelque chose, sans parvenir à y mettre un visage.

-...situation actuelle. 

-Bien. Maintenant que cette histoire est réglé, Denki, que veux-tu en récompense de ta victoire ?

Denki. Le gagnant du tournois. Un jeune homme élançait et habile au trait fin, ayant de long cheveux noir en queue de cheval. Ses yeux sombres et ses déplacements furtifs avaient attirer mon attention.

Que pouvait bien demander un Sicarius Noir ?!

J'essaya de deviner, mais rien ne me vint à l'esprit.

J'attendis donc sa réponse, tout en faisant semblant d'être encore assoupis.

-Mon Roi, j'aimerai que vous m'accordiez le privilège d'être au côté de la princesse.

Cette dernière question me ramena à Lucifer.

Finalement, toutes les réponses étaient chez lui.

Je n'étais pas prêt de sortir de cet état, maintenant.

Le doute m'habitait, je ne savais plus qui j'étais, où j'étais et vers où j'allais.

-Je suis pathétique... murmurai-je, en me passant une main sur le visage.

-Tu es juste perdu. entendis-je, derrière moi.

Je ne compris pas tout de suite, ce que je venais d'entendre.

Prenant conscience de la voix, je me retourna pour voir...

-Aria ? Qu'est ce que ... comment ?

-Doucement Cal. J'ai pas beaucoup de temps et je dois être présente au bal dans peu de temps, alors je vais faire court, d'accord ?

Complètement stupéfait de la trouver ici, je ne fis qu'hocher la tête.

-D'après le Roi bleu, chaque membre du Septuor doit passer l'épreuve du miroir (elle grimaça). Je viens tout juste de parvenir à une conclusion sur la mienne. J'ai un problème avec moi "moi" passé et mon "moi" actuel, donc je dénie mon reflet... pour le moment. Et toi ?

-Je suppose qu'on peut dire que je me renie dans la totalité ? Tout mes "moi" me sont à la fois familier et étranger. Je ne sais plus qui je suis vraiment...

-Comment tu t'appel ?

Elle avait prit un coup sur la tête ?!

-Cal... répondis-je, sceptique.

-Ta vertu ?

-La patience.

-Bah voilà ! Tu es Cal, un ange qui fait le contraire de sa vertu ! Point.

Sa conclusion hâtive mais juste me fit rire.

Son air se fit plus grave :

-Cal, moi aussi mon reflet me fait mal. Je n'ai pas l'impression qu'il m'ait fidèle... mais il fait parti de ce que j'ai été, ce que j'ai traversé et ce que je suis devenu. Je pense que le plus important ce n'est pas d'accepter avant, mais d'accepter maintenant.

-Le présent, tu veux dire ?

Elle hocha la tête.

-Je ne sais même plus qui je veux être et que j'ai été...

-Pourtant je ne te vois plus floue. Je te vois parfaitement, maintenant. D'ailleurs, tes ailes sont magnifiques ! s'exclama t'elle, en disparaissant.

Je laissa quelques minutes de silence, puis secoua la tête.

-Je suis en train de devenir fou ou Aria a vraiment réussi a entré dans ma conscience ? 

J'étais à la fois fasciné par sa prouesse et dubitatif par son explication.

"L'aide vient toujours quand tu ne la demande pas." m'avait dit un jour quelqu'un.

Quelqu'un que j'avais vraisemblablement oublier mais qui était suffisamment sage pour l'avoir compris.

Je ne le voulais pas, mais je remis mon regard sur le miroir.

Aria n'avait pas menti : je n'étais plus floue.

Mon reflet me renvoyer un mix de tout ce que j'avais été, jusqu'à maintenant.

Mon visage et mon corps d'adolescent n'avait pas changer de corpulence.

Mes cheveux bruns s'étaient éclaircies vers du châtains et mes yeux étaient vert entouré d'un cercle rouge.

Mes cornes noir d'encre entouré ma tête et mes ailes blanches trônaient fièrement dans mon dos.

Je m'observa sous toutes les coutures.

Je n'avais presque plus rien d'humain.

-Caliel Thoniel... chuchotai-je, pour moi-même.

L'ange de la destruction, du meneur de désespoir vers l'obscurité, possédant la vertu de la patience.

D'après les textes que j'avais lu dans la bibliothèque du paradis, en tant que membre du septuor, j'avais été nommer par un autre titre.

L'ange entre le bien et le mal.

-Harmonie ! m'exclamais-je, ravie de la voir.

-Bonjour ma petite Aria. Qu'y a t'il, pour que tu soupires aussi bruyamment ? demanda t'elle, en s'asseyant à ma droite.

-Trop de problème qui s'emmêle ? proposais-je.

-Essayons de démêler tout cela. Explique point par point ce qui t'ennuie, ce sera peut-être plus facile.

Accueillant son idée avec joie, je commença :

-D'abord, je veux bien participer a un Septuor... mais qu'est ce que c'est finalement ? Comment sais-t'on qu'on est élu pour le faire ?

-Tu es bien de notre sang, tu vas directement au plus compliquer ! s'exclama t'elle doucement en riant.

La flamme familière m'indiqua la chaise que j'avais emprunter lors de la dernière réunion familliale.

Une fois encore, je m'y assis, attendant avidement les réponses aux questions qui me torturer le cerveau.

-Bien, commença t'elle. Que sais-tu d'un septuor ?

-En général ?

-Oui.

Je récita ce que j'avais appris de la bibliothèque de Dom Aegis :

- En musique, c'est lorsqu'on rassemble sept chanteurs ou sept instruments ou une écriture musical à sept parties solistes.

 -Exacte. Le septuor auquel tu es censé participer possède le même concept à quelques détails prêt. Chez nous créatures, le septuor n'est pas qu'un simple rassemblement musical, tu t'en doutes bien. Un texte bien précis venant d'avant le déluge, décris spécifiquement chaque membres de chaque septuor qui seront exécuter au cours de l'histoire. J'ai d'ailleurs eu beau supplié Yodel de m'expliquer sa provenance, il n'a jamais voulu m'en dire plus...

-Il n'est pas très bavard.

Ce n'était pas une critique mais un fait.

Elle rit doucement, faisant vaciller sa flamme d'une teinte plus claire.

-C'est aussi exacte. 

-Où se trouve ce texte ? demandai-je, avidement.

-Malheureusement, Variation a eu la bonne idée de donner le texte à Thôt, le loup du savoir. Maintenant qu'il est entre ses mains, on ne pourra certainement pas le revoir.

-Thôt ... ce n'est pas le nom d'un dieu égyptien ?

-Si. Thôt est le premier loup-garou qui a existé. Depuis la faute originel, il ne peut pas mourir. Il a donc commencé a s'ennuyé et se trouva un nouvel hobby : rassembler le plus de savoir possible. Les Egyptiens de l'époque l'on vénéré comme un Dieu, grâce au savoir qu'il avait amasser. Au jour d'aujourd'hui, je sais juste qu'il est sous la protection de Ragnärock.

-Le dragon de la fin du monde ? Il existe ?

-Oui. D'ailleurs, l'un de ses enfants doit faire partie de ton septuor.

-"Mon" septuor ?

-Legato ne t'a rien expliqué sur les dons de notre lignée ?

Je secoua la tête, elle soupira.

-Laissons cela pour plus tard. Le texte en question disait ceci :

"Lorsque l'humain aura dompter l'éclaire,
Lorsque le monde sera entre ténébre et lumière,
Lorsque l'équilibre sera menacer,
Lorsque le démon devra tomber,
Le Septuor apparaîtra sur le cercle,
Récupérant leur trésor,
Provoquant l'apparition de l'espoir,
Du monde entre matin et soir,
En échange de sa mort.

Le Septuor se composera uniquement de demi-être. Tous doivent être réunis dans le cercle, ils seront unique et spéciaux.
Le premier est un ange, entre le bien et le mal.
Le second est un Sicarius, entre la création et le tabou.
Le troisième est un vampire, entre le rêve et l'immatériel.
Le quatrième est un félin, voyageant entre les dimensions.
Le cinquième sera sorcier, clef de l'espace-temps.
Le sixième sera l'assassin, né pour être entre la vie et la mort.
Le septième, fermant le cercle, sera le dragon de la destruction.

Ainsi sera le dernier Septuor, ainsi finit ma prophétie."

Je m'attendais à tout, sauf à une nouvelle de ce genre.

-Il était censé aller aider Lily à se réveiller, pas à prendre sa place. dis-je simplement.

Legato secoua la tête :

-L'épreuve du miroir que tu as subies et la même pour tout les membres qui sont destiné a participé au Septuor. Cal est d'une nature totalement différente de vous tous, comme je te l'ai déjà dit, mais sont existence n'est déjà pas stable, en temps normal mais là ... on risque de le perdre.

-Je veux bien être mise au courant... mais qu'est ce que je peux y faire ? Je ne suis pas avec eux et je ne connais rien aux anges.

Etrangement, même si j'avais été proche de Cal, je me sentais détacher de la situation.

Legato m'observa fixement, avant de soupirer :

-Il faut absolument que tu parviennes à terminer a surmonté ton épreuve. Viens, assis-toi sur le trône.

Je ne compris pas vraiment l'invitation mais m'y assit quand même.

-Je vais te forcé a entré en sommeil, va voir ma mère, harmonie, elle t'expliquera tout ce que tu as à savoir sur le septuor a former. Et ne t'en fais pas, tu es en parfaite sécurité, ici.

Je lui faisais confiance, mais je me sentais un peu perdu.

-Je suis obligé ?

-Les seuls qui puissent répondre à toutes tes questions sur le Septuor, ce sont nos anciens.

J'haussa les épaules, me calait confortablement contre le dossier du trône et ferma les yeux.

La main chaleureuse de Legato se posa sur ma tête et mon corps se réchauffa.

Lorsque je rouvris les yeux, je me retrouva de nouveau dans cette salle immense et étrange.

La même place que lorsque j'avais raconté ma vie aux flammes. Enfin...aux anciens.

Sauf que là, les chaises étaient vide.

J'étais seule dans la salle.

Seule avec ce maudit miroir !

Je n'avais aucune envie de voir ce miroir.

J'avais déjà toléré mon reflet, c'était mon maximum.

Je soupira avec exagération et une ombre bleu familière apparut.

Dom Klaus pianoter sur un ordinateur portable, ce qui me paraissait extrêmement étrange.

Dany venait d'exploser le Roi d'Ethan avec un air triomphant.

Le perdant faisait une moue dégouter.

Quant à moi, je cherchais encore un jeu dans mon grimoire.

Mais je perdais vite patience, car je n'en trouvais aucun.

Mes pouvoirs bien que puissant, avait l'air très ennuyant.

Je soupira d'ennuie.

-Dom Klaus, où allons-nous ?

Celui-ci ferma son ordinateur, se leva puis se dirigea vers moi :

-Chère Rose blanche, je m'excuse tout d'abord du manque d'information que je vous ai fournis, je pensais que le vénérable sage Zaka, vous avez renseigner, mais je vois qu'il n'en ait rien. J'ai donc l'honneur de vous annoncez, que nous nous rendons actuellement au palais du Roi Bleu. Le coeur du monde souterrain.

Je digéra la nouvelle, sans trop savoir ce que cela voulait signifier.

-Pourquoi va t'on là-bas ? demandai-je, perdu.

En quoi cela allait-il m'aider dans ma quête du Septuor ?!

-Tout d'abord, chère Rose Blanche, nous nous y rendons car le Roi Bleu m'a ordonné de vous y amener. Ensuite, nous y allons, car je ne dois manquer sous aucun prétexte le banquet annuel de l'anniversaire de mon Roi !

J'allais donc rencontrer le Roi Bleu... qui est le Roi des Sicarius... et qui allait avoir son anniversaire.

Et je n'avais pas de cadeau pour lui.

Je ne me sentis plus très à l'aise, soudainement.

Dany s'avança et me prit doucement contre lui :

-Tout doux, Jenne ! Je te rappel que tu gère aussi les énergies du guignole qui vient de perdre une partie contre moi !

-Très drôle ! s'exclama Ethan, faussement boudeur.

-Y a t'il quelque chose qui vous déplaît dans ce que j'ai expliqué, Rose Blanche ? demanda le Sicarius, l'air sincèrement inquiet.

-Je ... je ne savais pas que c'était l'anniversaire de votre Roi ... je n'ai aucun cadeau pour lui... annonçais-je, penaude.

-Votre présence est un cadeau pour mon Roi, ne vous en faites pas, Rose blanche.

L'entendre m'appeler par mon titre commençait à m'agacer.

-Ne devions-nous pas aller chez Lucifer ? demanda Dany.

-Nous devons d'abord faire un saut au palais. Ensuite, nous irons retrouver le déchu.

Pas très convaincu, j'observa Dany qui haussa les épaules.

-Chère invité, y a t'il quelque chose de particulier que vous vouliez manger ? Le repas va être servit dans quelques minutes. annonça t'il, en faisant de grand geste.

C'était au moins une bonne nouvelle, car mon ventre criait famine.

Une jeune femme, cheveux blond, yeux blond, tout comme Dom Klaus, sortit du cockpit et nous distribua un repas digne d'un restaurant étoilée, puis s'en alla.

-Votre soeur ? demandai-je.

-Presque, Rose Blanche. Une cousine. répondit-il, en me faisant signe de manger.