• 17

    Nous étions parti à la va-vite, le lendemain matin.

    Pour éviter que notre mère soit de la partie, nous n'avions prévenu qu'Eloise, notre soeur aînée de notre départ.

    Ensuite, prenant le minimum dans nos valises, nous nous étions rendu au hangar familiale qui se trouvait à l'autre bout de notre domaine. Etant une famille fantôme, inexistante, vis à vis de la société, on ne pouvait pas se rendre à l'aéroport et dire à l'hôtesse : "Bonjour, je suis un assassin voulant voyagé en première classe !" soit elle m'aurait rit au nez, soit elle aurait paniqué, créant une grosse panique dans l'aéroport.

    Notre famille avait donc construit une sorte de mini-aéroport avec une piste de décollage et une d'atterrissage.

    Pour vous dire à quel point le domaine était grand...

    Nous avions donc voyagé en jet privée jusqu'en Corse, alternant la conduite entre Alan et moi toute les demi-heures.

    Père m'avait appris la conduite d'une voiture à sept ans. L'année d'après, il m'enseigna a piloté un jet.

    C'était amusant. Comme si vous aviez un gros jouet entre les mains qui n'est pas censé vous appartenir en temps normal...

    Je souris à cette pensée. J'étais à la place du copilote, le regard perdu dans la contemplation du ciel bleu.

    -[...] dis donc, si mon copilote dors et n'écoute pas, je ne sais pas si j'arriverai a atterrir correctement ! s'exclama Alan en riant, me sortant de mes pensées.

    -Pardon, tu disais ? Je n'écoutais pas...

    -J'avais remarqué, Lionel ! Sinon, je disais que l'on est enfin au-dessus de Marseille. Il ne nous reste plus qu'une heure de vol, environ...

    -Tu...

    J'allais lui répondre, lorsque la radio grésilla un instant avant qu'une voix nous interpelle :

    <Ici tour de contrôle d'AMP, pilote répondez et déclinez votre identité.>

    Je soupira, attendant avec impatience ce qu'Alan allait répondre. 

    Mais contre toute attente, il me fit un signe de la tête.

    Je leva un sourcil, l'air de dire "es-tu sérieux ?", il me répondit en montrant la radio du menton.

    Je soupira a nouveau, en remettant mon casque et ajustant le micro :

    <Ici le Cessna Citation Mustang k-00, Fantôme à l'appareil que voulez-vous ?>

    Un grésillement se fit entendre avant qu'une réponse nous parvienne rapidement :

    <Simple vérification, veuillez patienter>

    Alan me jeta un regard amusé.

    -Sa te fait rire ? lui dis-je, taquin.

    -Un peu, je dois bien avouée. Bah, ils sont obligé de vérifié, c'est leur métier ... dommage que l'on ne se trouve pas à côté de ce type ... on aurait pu voir sa tête, au moment où il découvrira a qui appartient cet appareil ! 

    Il pouffa et réussit à me faire sourire.

    Il est vrai que voir la tête des gens apprenant notre présence est drôle en général.

    D'ailleurs, le ton de la réponse qui arriva bien vite, nous fit imaginé l'état de l'homme :

    <Je ... je vous remercie d'avoir répondu à l'appel. Si vous voulez faire une quelconque pose où arrêt d'urgence, notre aéroport vous sera toujours ouvert ! Sur ... sur ce, je vous souhaite bon vol !>

    Ayant un peu de pitié pour se pauvre travailleur honnête, je décida d'adoucir les chose :

    <Merci mais nous ne faisons que passé, nous ne nous arrêtions pas. Merci de l'offre. Fin de la transmission.>

    -Regarde en bas, sur la droite ! C'est l'aéroport en question ... "L'aéroport de Marignane" si je me souviens bien du nom...

    J'observa l'immense aéroport se trouvant plus bas.

    -Qui est-ce qui t'as dit pour fantôme ? On l'a changé y a deux mois seulement ! demanda soudain Alan.

    -Mmm ... ?! Ah, grand-père. Mais on est vraiment obliger de changer de nom de code tout les ans ? C'est lourd à la fin...

    -Que veux-tu ? Ce sont des codes de sécurité ... d'ailleurs celui là, ce sont les jumeaux qui l'on choisi ! 

    -C'était pas une bonne idée de les laisser choisir ...

    -Arrête, c'est sympa "fantôme" non ? Sa fait un peu ... mystérieux, non ?!

    -Ouais, ouais ... dis-je en retournant dans ma contemplation de paysage.

    -Hé ! me rappela à l'ordre Alan. Ne retourne pas dans tes pensées profondes, c'est à ton tour de piloté !

    -Zut ! Je pensais que tu avais oublié ... grommelais-je.

    -Tu rêves ! Je vais au toilette. Appel-moi si il y a un problème !

    -C'est toi qui rêve ! Il n'y aura aucun problème ! dis-je en prenant sa place.

    Il allait sortir du cockpit quant il se ravisa. 

    Il me mit une main sur l'épaule et me fis une pression, avant d'ajouté :

    -Et tu n'as pas intérêt à profiter du fait que je sois au toilette pour faire des looping ! Est-ce clair ?

    Il l'avait vu venir apparemment. Malgré moi, un énorme sourire se plaqua sur mon visage. 

    Il soupira en le voyant, avant de partir en me lançant un "je te fais confiance".

    Mauvaise idée ... car c'est bien connu dans notre monde : "ne fais confiance qu'à toi-même".

    J'attendis un peu de temps après avoir entendu le loquet des toilettes. Histoire qu'ils finissent sont affaire.

    (J'attacha ma ceinture solidement.) C'était un sale coup à faire, mais c'était quand même mon frère ...

    J'entendis la chasse d'eau. 

    Mon sourire réapparut. L'exaltation du moment, peut-être ?!

    Je fis monter soudainement l'avion en piquet et ... commença a faire des loopings plus réussi les uns que les autres.

    Au bout d'un moment, a mon grand amusement, j'entendis Alan hurlait :

    -D'accord, j'abandonne ! Laisse-moi au moins sortir des toilettes et venir m'asseoir !

    Je souris à nouveau, fière de moi, et je stabilisa l'avion.


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