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    A peine avait-on pénétrait dans le hall, qu'on entendit Mère, hurlait comme une hystérique du salon.

    "C'est quoi ces manières", "Lionel est étrange" et j'en passe.

    Père me fit silencieusement un signe du doigt, m'indiquant de le suivre.

    Il se dirigea jusqu'à son bureau et m'indiqua de m'asseoir, tandis qu'il s'asseyait dans à sa place.

    -Je t'ai promis la vérité, mon fils. commença t'il. Je tiens toujours mes promesses. Mais je te demande une chose, en échange de ses révélations.

    Je lui fis signe de continuer :

    -Tout ce que tu entendras dans cette salle, tu le garderas pour toi. Personne ne doit le savoir. Interdiction de raconter à qui que ce soit !

    J'hocha la tête.

    Il me lança un regard signifiant "mais encore ?!".

    Je soupira :

    -Je ne dirais rien. Je n'en vois pas l'intérêt de toute façon !

    Père esquissa un sourire :

    -Tu es bien trop facile à vivre, Lionel.

    Je lui retrourna le sourire :

    -On sait tout les deux de qui j'ai pris le plus.

    Oui, autant Alan ressemblait à Mère, autant je ressemblais à Père.

    -Pour t'avouer la vérité je ne sais pas bien, comment tout a commencé. Ton grand-père est muet comme une tombe, à ce sujet. Je ne connais l'histoire, qu'à partir du moment où on a retrouvé ta trace.

    -Ma trace ?

    Il hocha la tête :

    -On venait d'apprendre qui était vraiment cette Shino, qui avait une mauvaise influence sur ton éducation. Je ne dis pas qu'elle était une mauvaise fille, mais sa manière de voir le monde étriqué... disons plutôt, humain, n'était pas compatible avec notre manière de voir les choses.

    -C'est à dire ? demandais-je, ne comprenant pas où il voulait en venir.

    -Les humains n'aiment que la vie. La mort a des connotations de tristesse et de desespoire pour eux. C'est ce que Shino t'apprenait.

    -Les humains ne voient le monde que d'un côté ?

    -Oui. C'est ce qui t'a amené à te détester toi-même. Ta Mère ne voulait plus te voir déprimer et a voulu virer la jeune fille.

    -Elle l'a donc virer ?

    -Exacte. Mais toi, tu ne voulais pas qu'elle s'en aille. D'un côté, on essayait de t'élever comme un Kleinz, un être connaissant l'importance de la vie et la mort, tandis que de l'autre, une humaine essayait de te transformer... en petit garçon normal.

    -Je n'avais pas de frénésie à cette époque ?

    -Rarement. Très rarement. Tu étais encore petit. Lorsque tu as eu cinq ans, tu as demandé à ta Mère si elle t'autorisait à faire un voyage. Elle accepta à la seule condition qu'après se voyage, tu ne verrais plus jamais Shino.

    -J'ai accepté ?

    -Tu avais accepter, mais on voyait pertinement que tu boudais cette décision. Tu étais jeune et encore influençable, on se devait de faire quelque chose.

    -Tu étais d'accord avec ça ? demandai-je, alors qu'il fixait un point invisible.

    Il secoua la tête :

    -Dès tes premiers pas, ta Mère à tout de suite vu ton potentiel. Elle voulait que tu ais une éducation parfaite, sans distraction inutile. J'ai dû me battre avec elle, pour la faire changer d'avis sur certains points. Elle a donc prit Shino comme nourrice.

    -Elle était comment ?

    Il parut réfléchir, choisissant soigneusement ses mots :

    -La première impression que j'avais eu d'elle, était assez mauvaise. Elle dégageait une ambiance de petite fille riche, pourrie gâté. Mais en la voyant être avec toi, mon avis a changé.

    Il se redressa et me fixa :

    -Elle était charmante, patiente et polis. Son sourire t'apportait la chaleur humaine, que ta Mère ne te donnait sans doute pas assez. Elle semblait être ton soleil.

    Une part de moi douter de ses explications. L'autre était simplement perdu.

    Le regard de Père se fit plus doux :

    -Tu passais la plupart du temps à rire avec elle. J'aimais te voir avec cette expression.

    Il se reprit :

    -Quoi qu'il en soit, tu es bel et bien parti avec elle en Islande. Pendant ce temps, j'avais reçu une mission en Russie et ta Mère était en Suisse. Mais à peine suis-je rentré de mission, que ton grand-père nous annonce que tu as disparu.

    -Tu m'as dit que j'étais parti en voyage... et Oncle Léo a dit que j'avais été enlever. Les versions ne correspondent pas.

    Père soupira :

    -Voilà donc pourquoi vous étiez parti en Corse.

    Oups.

    Au point où on en était, qu'il l'apprenne n'était pas si grave.

    -Quoi qu'il en soit, on appris ta disparition mystérieuse. Après beaucoup de recherche et d'histoires sanglantes, on retrouve une trace de ton passage en Italie pour commencer, puis en Allemagne. Je dois t'avoué que tout est assez floue pour moi, mais je me souviens que lorsqu'on t'a retrouvé, tu étais dans une cave. Une cave sale et humide, sans aucune source de lumière. Tu étais là, ficeler avec des cordes, inconscient. Tes vêtements étaient remplit de sang.

    -Rempli de sang ?

    Il haussa les épaules :

    -Jusqu'à aujourd'hui, je ne sais pas ce qui t'es arrivé, là-bas. Lorsque tu t'es réveiller, tu ne te souvenais de rien. Ton souvenir le plus vieux remonter avant l'arrivé de Shino. Tu as fait une amnésie rétrograde assez importante. Puisqu'on en a plus jamais parler, il est normal que tu ne te souviennes de rien.

    -Et le poignard ?

    -Quel poignard ?

    -J'avais un poignard, à cette époque. Tante Mila dit m'avoir vu avec.

    Il parut y réfléchir, mais secoua la tête :

    -Je ne t'ai pas vu avec. Mais que vient faire ce poignard dans l'histoire ?

    Je lui résuma rapidement les derniers jours, en passant sous silence ma rencontre avec Rune et Dalla.

    A la fin, un silence s'installa.

    Père me fixait avec insistance, ayant l'air de vouloir peser le pour et le contre d'une chose que j'ignorais.

    Il allait ouvrir la bouche, pour enfin dire quelque chose, lorsque quelqu'un frappa à la porte.

     


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