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    J'entendais la voix de Legato devenir de plus en plus lointaine.

    -Essaye de faire comme si tu essayais de brancher une vieille radio sur une onde précise. Doucement. Voilà, sans forcer ni presser les choses. Cherche une onde inhabituel, d'une couleur peu commune. Concentre-toi. Cherche Cal, un ange. Tu n'auras pas longtemps, rappelle-toi. Là... 

    Je n'entendis pas le reste, seulement un murmure, comme une musique sans parole.

    Le monde que je percevais les yeux fermer était... illogique et insondable.

    Comme si des milliers de file de laine de toutes les couleur s'entremêler la, sans commencement ni fin dans un espace à la fois gigantesque et tout petit.

    Je fini par trouver un file ne ressemblant à aucun autre.

    Si tout était comme un file de laine, ce fil-là avait l'air bien plus solide, fait d'argent brillant.

    Je m'en approcha et m'en saisit.

    L'espace autour de moi changea.

    Un miroir trônait là, devant une chaise où une forme floue était assise.

    L'endroit paraissait nuageux.

    En bougeant un peu, sans vraiment comprendre je compris l'expression qu'avait Cal.

    La position de son corps montrait clairement qu'il était... desespéré.

    -Je suis pathétique... l'entendis-je murmurai pour lui même.

    -Tu es juste perdu. lui répondis-je, sans savoir comment le consoler.

     

    Quelques secondes planèrent, avant qu'il ne se retourne, surpris :

    -Aria ? Qu'est-ce que ... comment ?

    Voyant sa panique, je commença :

    -Doucement Cal. J'ai pas beaucoup de temps et je dois être présente au bal dans peu de temps, alors je vais faire court, d'accord ?

    Il hocha la tête, sagement. Ce qui devait être rare pour lui.

    -D'après le Roi bleu, chaque membre du Septuor doit passer l'épreuve du miroir. (Rien que de me souvenir du mien me dégoûta) Je viens tout juste de parvenir à une conclusion sur la mienne. J'ai un problème avec mon "moi" passé et mon "moi" actuel, donc je dénie mon reflet... pour le moment. Et toi ?

    Il prit un air pensif.

    Cela me faisait drôle de le voir.

    Au collège, on avait eu un cours sur les yeux et avait fait une expérience pour comprendre comment voyait les diffèrent type de vue... et bien pour voir Cal, actuellement, j'étais myope.

    Sa silhouette avait d'être faites de coton et d'un mélange de couleur.

    -Je suppose qu'on peut dire que je me renie dans la totalité ? Tout mes "moi" me sont à la fois familier et étranger. Je ne sais plus qui je suis vraiment... avoua t'il.

    Enfoncer quelqu'un qui se trouve pathétique n'était pas vraiment ce que j'aimais, ce n'était donc pas vraiment le moment d'être sarcastique ou sadique.

    -Comment tu t'appel ?

    -Cal ? 

    Répondre une question par une question, rien de mieux pour former une boucle de question sans fin.

    -Ta vertu ? demandais-je.

    Oui, chaque ange possède une vertu, une qualité a protégé par son existence.

    C'était indiqué dans l'un des livre de Dom Aegil.

    -La patience.

    Contente de savoir qu'il n'était pas devenu fou face à se satané miroir et qu'il ne s'était pas perdu face à lui-même, je conclua :

    -Bah voilà ! Tu es Cal, un ange qui fait le contraire de sa vertu ! Point.

    Il rit. Ce n'était pas un rire de joie, mais il riait quand même ce qui me rassura un peu.

    Je me repris tout de même, sachant qu'il n'était pas encore sorti d'affaire :

    -Cal, moi aussi mon reflet me fait mal. Je n'ai pas l'impression qu'il m'ait fidèle... mais il fait parti de ce que j'ai été, ce que j'ai traversé et ce que je suis devenu. Je pense que le plus important ce n'est pas d'accepter avant, mais d'accepter maintenant.

    -Le présent, tu veux dire ?

    J'hocha la tête, sentant que je commençais à perdre consistance.

    -Je ne sais même plus qui je veux être et qui j'ai été...

    A peine avait-il dit ses mots, qu'une forte énergie se dégagea de lui.

    Comme si quelqu'un avait allumé la lumière, pour que je puisse mieux le voir.

    Pour la première fois depuis que je le connaissais, à travers les rêves de Lily, je le vis clairement.

    Il y avait ici, assis sur une chaise un jeune homme mi-ange, mi-démon.

    Des cheveux brun entouré de deux cornes noir, des yeux vert entourés d'un cercle rouge. Un torse sans tee-shirt qui cachait dans son dos une paire d'aile blanche immense. 

    Une belle créature.

    Sentant que j'arrivais à ma limite, je ne pu m'empêcher de lancer :

    -Pourtant je ne te vois plus floue. Je te vois parfaitement, maintenant. D'ailleurs, tes ailes sont magnifiques !